«Le gouvernement a présenté une série de propositions visant à renforcer les règles d’asile de la Norvège, que nous considérons comme essentielles pour garantir une politique d’asile plus durable et pour renforcer le contrôle aux frontières. Une politique d’asile stricte mais équitable est importante si nous voulons réussir à intégrer les personnes éligibles à un permis de séjour et autorisées à séjourner en Norvège», a déclaré la Première ministre Erna Solberg.

« Compte tenu de la situation internationale actuelle, nous devons nous attendre à voir des flux continus de réfugiés et de migrants pendant de nombreuses années à venir. Nous devons poursuivre une politique d’asile qui soit durable, qui préserve le modèle de protection sociale norvégien et qui nous permette de réussir nos efforts d’intégration », a déclaré le ministre de l’Immigration et de l’Intégration, Sylvi Listhaug.

En décembre, une large majorité au Parlement a approuvé 18 points visant à renforcer les règles d’asile en Norvège. Les propositions du gouvernement s’appuient sur l’accord conclu au Parlement.

« La situation est hautement imprévisible et de nouvelles routes migratoires pourraient émerger rapidement. La pression migratoire sur l’Europe est déjà très élevée. Il est vital que nous prenions des mesures maintenant pour adapter la législation norvégienne, afin de permettre à la Norvège de réagir à cette situation», a déclaré Mme Listhaug.

Afin de donner suite aux points convenus par le Parlement, le Gouvernement propose :

  • Introduire des règles plus strictes en matière d’immigration familiale, notamment une condition de subsistance pour les regroupants réfugiés ou bénéficiant d’une protection subsidiaire et l’exigence que le regroupant ait travaillé ou étudié pendant trois ans en Norvège avant que le regroupement familial puisse être accordé. L’exigence de trois ans s’appliquera aux répondants qui sont des réfugiés ou qui ont obtenu le statut de protection subsidiaire, ainsi qu’aux répondants qui ont obtenu un permis de séjour pour des raisons humanitaires et aux répondants qui sont eux-mêmes venus en Norvège en tant qu’immigrants familiaux. Les deux exigences sont nécessaires en raison de la situation imprévisible des réfugiés en Europe et sont proposées en tant que mesures temporaires qui dureront jusqu’au 31 décembre 2019.
  • Pour rendre possible le refus des demandes d’immigration familiale avec des réfugiés et des personnes bénéficiant de la protection subsidiaire en Norvège, si la famille en question pouvait vivre en toute sécurité dans un pays tiers où le lien global de la famille est plus fort que son lien à la Norvège.
  • Introduire des critères d’intégration et des exigences pour un permis de séjour permanent, y compris une condition selon laquelle le demandeur doit subvenir à ses besoins au cours de la période de douze mois précédant l’octroi d’un permis de séjour permanent. Le demandeur doit également avoir un niveau minimum de norvégien parlé et réussir un test d’études sociales.
  • Réduire le délai d’introduction d’un recours de trois à une semaine suite au rejet d’une demande d’asile ne remplissant manifestement pas les conditions pour bénéficier d’une protection.
  • Introduire des règles permettant une utilisation et un stockage accrus des données biométriques personnelles, afin d’améliorer les contrôles d’identité.
  • Renvoyer rapidement les personnes dont les demandes d’asile sont manifestement infondées en leur retirant leur droit de voyager sans visa. Cela donnerait aux autorités le pouvoir de refuser l’entrée des personnes dans les cas où il est clair que les conditions pour refuser de procéder à un examen approfondi de la demande individuelle sont remplies. Le Gouvernement propose également de rendre possible l’éloignement des ressortissants étrangers lorsque l’examen individuel approfondi de leur demande a déjà été refusé au moins deux fois.
  • Le gouvernement a demandé aux autorités de l’immigration de révoquer les permis des personnes ayant un séjour temporaire en Norvège si la paix et la stabilité sont rétablies dans le pays d’origine.

Par ailleurs, sur la base de l’accord d’asile entre le Parti conservateur, le Parti du progrès, le Parti chrétien-démocrate et le Parti libéral, le Gouvernement propose :

  • Introduire une condition pour que seules les personnes âgées de plus de 24 ans soient autorisées à fonder une famille, l’objectif étant de lutter contre les mariages forcés ;
  • Prolonger la période de résidence en Norvège requise pour être éligible à un permis de séjour permanent de trois à cinq ans ; et
  • Accroître le recours à l’arrestation et à la détention dans les demandes d’asile dans le cadre de la procédure de 48 heures.