Le leader catalan s’abstient de s’adresser à l’Assemblée nationale à Madrid

Le leader de la Catalogne, Carles Puigdemont, ne souhaite pas se rendre à Madrid pour s’exprimer devant l’Assemblée nationale espagnole concernant la sortie d’Espagne.

– Il ne se déplacera ni jeudi ni vendredi, a indiqué mercredi après-midi une porte-parole représentant les autorités régionales de Catalogne, selon l’AFP.

Puigdemont devait se rendre à Madrid la veille du vote de la Chambre des représentants à l’Assemblée nationale sur la question de savoir si le gouvernement devrait être autorisé à priver la Catalogne de son autonomie. Le Sénat espagnol a suggéré que le leader catalan prononce un discours défensif pour tenter d’empêcher Madrid de le priver, lui et les siens, de ministres du pouvoir.

Au lieu de cela, Puigdemont assistera jeudi à une réunion de l’assemblée régionale pour poursuivre l’indépendance envisagée, selon l’agence de presse Ap.

Les sources appartiennent à différentes parties de l’assemblée régionale et souhaitent rester anonymes.

Plus tard mercredi, les partisans de l’indépendance catalane manifesteront à Barcelone.

Stratégie peu claire

On ne sait toujours pas comment les dirigeants catalans réagiront aux exaspérations et aux bouffées de Madrid. Selon les médias locaux, le gouvernement régional envisage cependant plusieurs alternatives : notamment l’annonce d’élections en Catalogne et la déclaration d’indépendance

Mardi soir, selon le journal catalan La Vanguardia, il y a eu un intense débat entre plusieurs membres du gouvernement catalan sur la manière de procéder. La réunion a duré jusque tard, mais aucune décision n’a été prise.

Plusieurs estiment que la Catalogne devrait accepter la demande de Madrid d’une élection en janvier pour éviter que la région ne perde son autonomie, selon une source proche de Puigdemont.

En toile de fond, le gouvernement catalan a organisé le 1er octobre un référendum sur l’indépendance. Le référendum est jugé contraire à la loi par la Cour suprême espagnole.

Temporaire

Samedi, le gouvernement espagnol a décidé d’imposer l’article 155 de la Constitution, qui ouvre la voie à la suppression de la gouvernance autonome de la Catalogne et à la destitution du gouvernement régional en raison de circonstances exceptionnelles.

Dans un discours prononcé mercredi devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Mariano Rajoy a souligné que les mesures, qui seront examinées au Sénat vendredi, ne seront que temporaires.

Il déclare que la prise de contrôle par Madrid prendra fin après la tenue d’élections en Catalogne et que ce que Rajoy appelle l’ordre public est rétabli dans la région.

Il faut aussi noter que le roi Felipe s’est lancé dans la lutte au nom du gouvernement central.

Nous n’avons plus d’autre choix que de déclarer une République, selon le vice-président

Le vice-président catalan affirme que l’Espagne n’a pas laissé d’autre choix aux Catalans que de déclarer une république indépendante.

Oriol Junqueras, dans une interview à AP (agence de presse), déclare mercredi qu’il existe un mandat démocratique pour déclarer une république. Mais il souligne qu’il ne parle pas au nom de l’ensemble du gouvernement régional, mais au nom du Parti républicain, qui est l’un des deux représentés au gouvernement catalan.

Selon des sources anonymes, le gouvernement régional catalan est divisé quant à la future stratégie. Alors que certains pensent qu’ils devraient déclarer la Catalogne comme un pays indépendant, d’autres pensent qu’ils devraient accepter la demande d’élections de Madrid.

On ne sait en aucun cas combien d’électeurs catalans soutiendront l’indépendance, mais la plupart pensent que ce devrait être à eux de décider, pas à Madrid.

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