L’Ukraine exige la libération immédiate des navires

Le président ukrainien, Petro Porochenko, exige que la Russie libère immédiatement les trois navires de guerre ukrainiens arrêtés dans le détroit de Kertch. Fortes réactions de l’OTAN et de l’UE.

Les trois navires de la marine et leurs équipages ont été arrêtés dimanche par le service de sécurité russe (FSB). Ceci après avoir terminé ce que les garde-côtes russes ont affirmé être un «passage non autorisé» dans les eaux russes.

Des coups de feu auraient été tirés par les Russes, blessant deux Ukrainiens.

Lundi, le président Porochenko était en contact avec le Conseil de sécurité nationale de l’Ukraine, affirmant que l’arrestation des navires de guerre violait le droit international.

Porochenko exige que les autorités russes transfèrent immédiatement les navires et les équipages de la marine en Ukraine, et il exige également que la Russie veille à une désescalade de la situation tendue dans la mer d’Azov.

La Russie, de son côté, accuse les autorités ukrainiennes d’agir dangereusement. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, estime que l’Ukraine « a violé les normes internationales avec des méthodes dangereuses qui ont entraîné des menaces et des risques » pour la circulation normale des navires dans la région, qualifiant l’événement de provocation évidente. Il accuse également l’UE de soutien aveugle à l’Ukraine.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué une réunion de crise lundi après-midi CET en raison du conflit.

Stoltenberg appelle à une réunion de crise à la Commission ukrainienne

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, appelle à une réunion de crise au sein de la commission OTAN-Ukraine pour discuter de la situation tendue dans la mer d’Azov.

Stoltenberg s’est entretenu lundi avec le président ukrainien, Petro Porochenko, au téléphone au sujet des développements dramatiques dans la mer d’Azos et le détroit de Kertch.

Le Secrétaire général a exprimé son plein soutien à l’intégrité territoriale et à l’indépendance de l’Ukraine, ce qui inclut également le droit du pays de naviguer librement dans ses eaux territoriales en vertu du droit international.

C’est Porochenko qui a demandé au patron de l’OTAN de convoquer la commission Ukraine-OTAN, qui se réunit dans un premier temps au niveau des ambassadeurs à Bruxelles lundi après-midi.

Les autorités norvégiennes préoccupées par le conflit dans le détroit de Kersh

Les autorités norvégiennes expriment leur inquiétude face à l’escalade du conflit entre l’Ukraine et la Russie tout en encourageant le dialogue entre les deux pays.

– Nous sommes inquiets pour la tension dans la zone et pour l’équipage ukrainien à bord, a déclaré la ministre Erna Solberg (Conservatrices) à Radio Norge.

Solberg souligne que la Russie doit se conformer aux accords qu’elle a signés.

– J’espère que l’ONU pourra faire dialoguer l’Ukraine et la Russie, rouvrir l’accès de l’Ukraine à la mer d’Azov, pour laquelle ils ont un accord, et calmer la situation, poursuit-elle.

Pas acceptable

La ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide (Conservateurs), estime que le recours à la force par la Russie est inacceptable et que le gouvernement norvégien suit de près l’évolution de la situation.

– L’abus de pouvoir de la Russie contre les navires ukrainiens est inacceptable, et nous exhortons la Russie à libérer immédiatement les navires et leurs équipages. Les navires doivent pouvoir accéder librement aux ports ukrainiens de la mer d’Azos, déclare Eriksen Søreide. Elle réitère le soutien de la Norvège à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

– Du côté norvégien, nous nous sommes préoccupés des développements en mer d’Azos, suite à l’ouverture du pont russe sur le détroit de Kertch. La Norvège a mis en place des mesures restrictives liées au pont, conformément à l’UE, poursuit-elle.

Guerre hybride

Le ministre norvégien de la Défense, Frank Bakke-Jensen (Conservateurs), estime que la Russie mène une guerre hybride. C’est une forme de guerre qui utilise à la fois des moyens conventionnels et non conventionnels, la propagande et les cyberattaques, l’utilisation de milices locales et de soldats en uniformes banalisés, ainsi que l’utilisation de l’impact et de la déstabilisation politiques et économiques.

– Il est extrêmement clair comment le pouvoir est utilisé pour renforcer la force et la position tout en s’assurant qu’il est en dessous des limites de la guerre régulière, explique Bakke-Jensen à VG.

Bakke-Jensen ajoute qu’il craint que la Norvège ne se retrouve également dans des situations similaires.

Condamnation de l’Union européenne

Le président de l’UE, Donald Tusk, a lancé lundi une critique sévère de la Russie et a condamné l’agression russe contre l’Ukraine.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a convoqué une réunion de crise lundi après-midi, heure norvégienne, à la suite du conflit. L’Ukraine et la Russie ont demandé la réunion, rapporte des sources à l’agence de presse AFP.

Lundi après-midi, Stoltenberg réunit le Conseil de l’OTAN et les ambassadeurs de tous les pays de l’OTAN, ainsi que de l’Ukraine, pour une réunion de crise afin de discuter de la situation troublée.

© NTB scanpix / #La Norvège aujourd’hui