• La Norvège va offrir 92 blocs d’exploration dans les mers de Barents et de Norvège.
  • Des zones de forage seront offertes à portée de la glace de mer -Greenpeace
  • Le parti de la gauche socialiste promet de se battre pour arrêter ou réduire le plan

OSLO, 24 janvier (Reuters) – La Norvège a annoncé mardi son intention d’offrir aux entreprises énergétiques un nombre record de blocs d’exploration pétrolière et gazière dans l’Arctique afin de prolonger sa production d’hydrocarbures, tandis que les militants écologistes ont critiqué le risque pour l’environnement.

Le pays nordique, premier fournisseur de gaz en Europe et grand exportateur de brut, propose d’offrir 78 blocs aux entreprises énergétiques dans la mer de Barents, le nombre le plus élevé depuis le début du cycle d’octroi de licences dit APA en 2003.

Oslo prévoit également d’offrir 14 nouveaux blocs dans la mer de Norvège, qui s’étend au nord de la mer du Nord et au-dessus du cercle polaire, ce qui porte le nombre total de blocs proposés à 92.

L’année dernière, le gouvernement n’a ajouté que 28 blocs au total dans le cadre du cycle d’octroi de licences dit APA.

« Faciliter les nouvelles découvertes dans le nord est important pour l’Europe, le pays et la région », a déclaré Terje Aasland, ministre du pétrole et de l’énergie, dans un communiqué.

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La volonté de la Norvège de continuer à produire du pétrole et du gaz intervient alors que les entreprises énergétiques sont soumises à des pressions contradictoires, avec la nécessité d’une part de produire des hydrocarbures qui ne viennent pas de Russie, et d’autre part de limiter les effets du changement climatique.

La mer de Barents pourrait contenir deux tiers du pétrole et du gaz encore à découvrir au large de la Norvège, selon les estimations officielles norvégiennes.

LE BORD DE LA GLACE

Les eaux proches de la calotte glaciaire arctique sont des zones d’alimentation importantes pour de nombreuses espèces, du minuscule zooplancton aux ours polaires et aux baleines.

Greenpeace a déclaré que la plupart des blocs proposés se trouvaient « loin au nord » dans la mer de Barents, certains se trouvant dans ce qu’elle a dit être des zones où la calotte glaciaire peut parfois atteindre pendant l’année.

« Le gouvernement mène une politique qui est l’ennemi de la nature et du climat », a déclaré Greenpeace Norvège dans un communiqué.

La surface de la calotte glaciaire de l’Arctique croît en hiver et rétrécit en été. Globalement, sa taille a diminué au fil des ans en raison des effets du changement climatique, selon les scientifiques.

Un législateur de la gauche socialiste (SV), dont la coalition minoritaire des travaillistes et du Parti du centre, orienté vers les zones rurales, a besoin pour faire passer une loi, a déclaré que son parti « se battrait pour arrêter ou réduire » la proposition.

« Le gouvernement pense toujours que la Norvège doit être l’un des principaux pays à exporter la pollution et les combustibles fossiles vers le reste du monde », a tweeté le législateur SV Lars Haltbrekken. « C’est le contraire de ce dont la crise climatique a besoin comme réponse ».

En novembre, le SV a négocié avec le cabinet qu’il n’y aurait pas de cycle d’octroi de licences dans les zones frontalières, appelé cycle d’octroi de licences numéroté, pendant la durée du parlement actuel qui se termine en 2025.

Mais cet accord n’empêche pas le gouvernement d’offrir des licences aux sociétés pétrolières dans le cadre du cycle d’octroi de licences APA distinct, destiné à offrir des zones à la géologie bien connue ou proches d’infrastructures existantes.

À l’époque, le ministre du pétrole, M. Aasland, a déclaré que « l’importance des cycles numérotés a diminué au fil des ans », et que ce qui comptait pour le maintien de l’activité était le cycle APA.

Reportage de Nerijus Adomaitis et Gwladys Fouche à Oslo ; Reportage supplémentaire de Nora Buli et Terje Solsvik ; Édition de Jan Harvey.

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Gwladys Fouche

Thomson Reuters

Supervise la couverture de l’actualité en Norvège pour Reuters et aime voler au Svalbard dans l’Arctique, sur les plateformes pétrolières de la mer du Nord, et deviner qui va remporter le prix Nobel de la paix. Née en France et travaillant pour Reuters depuis 2010, elle a travaillé pour The Guardian, l’Agence France-Presse et Al Jazeera English, entre autres, et parle quatre langues.