Alors que la guerre entre les États-Unis et l’OTAN contre la Russie entre dans sa deuxième année en Ukraine, Washington intensifie imprudemment le conflit. Après avoir envoyé des chars de combat en Ukraine, on discute publiquement de l’envoi d’avions de chasse et même de troupes terrestres de l’OTAN, ce qui pourrait rapidement déclencher une conflagration militaire mondiale entre des puissances dotées de l’arme nucléaire. Au-delà de l’Ukraine, Washington et ses alliés impérialistes européens augmentent la pression sur la Russie, notamment dans les régions de l’Arctique et de la mer Baltique.

Des Marines américains inspectent un Osprey MV-22B avant le vol à la base aérienne norvégienne de Bodo pendant l’exercice Cold Response 22, en Norvège, le 16 mars 2022. [AP Photo/Lance Cpl. Elias E. Pimentel III/U.S. Marine Corps via AP]

La station aérienne d’Evenes en Norvège, au nord du cercle polaire arctique, est appelée à devenir un centre régional de surveillance de la Russie. Les détails de ce projet conjoint entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège ont été fournis au début du mois dans des commentaires du ministre norvégien de la Défense, Bjørn Arild Gramm, qui a déclaré que la base accueillera des avions de surveillance USP-8A Poseidon.

Deux bases arctiques, Evenes et la base navale de Ramsund, font l’objet d’un accord bilatéral de coopération en matière de défense amélioré entre Washington et Oslo. Elles sont classées comme « zones convenues », ce qui confère aux forces américaines un accès sans entrave aux bases et des droits exclusifs sur certaines parties de celles-ci. L’accord prévoit la juridiction américaine sur tout le personnel de l’armée américaine dans le pays, y compris pour les crimes qu’ils commettent en dehors du service, et même sur les citoyens norvégiens qui entrent en contact avec les « zones convenues ».

Washington a entamé des pourparlers sur l’accord bilatéral, et l’administration Biden a déclaré que l’accord était une « condition invariable » pour tout nouvel investissement américain dans les installations norvégiennes.

Huit mois après son entrée en vigueur, l’accord vise clairement à créer un cadre pour un renforcement militaire massif dans l’Arctique et en Scandinavie. En effet, Washington négocie des accords similaires avec le Danemark, la Finlande et la Suède. Un candidat probable au statut de « zone convenue » en Suède est l’île de Gotland, le site d’une base militaire suédoise clé de l’époque de la guerre froide, à seulement 300 kilomètres au nord-ouest de l’exclave russe de Kaliningrad.

Charly Salonius-Pasternak, chercheur à l’Institut finlandais des affaires internationales, a déclaré que Washington pourrait également exiger des « zones agréées » en Finlande, y compris l’aéroport de Rovaniemi dans le nord :

La possibilité de stocker à l’avance des équipements et du matériel, qui est incluse dans l’accord américano-norvégien, exprime clairement l’engagement américain. Il serait bénéfique que les Etats-Unis et la Finlande conviennent que les forces américaines puissent stocker, par exemple, 500 missiles antichars et 500 missiles antiaériens en Finlande et qu’un mécanisme soit conçu pour que les forces finlandaises puissent les utiliser dans des cas extrêmes avant l’arrivée du soutien américain.