Toujours là

Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre (travailliste) a participé au débat avec M. Neumann et la question suivante lui a été posée en direct par la modératrice Hanne Skartveit, rédactrice politique de VG :

« La politique de base est-elle en train de s’effondrer, Støre ?

« Mais il est dans l’intérêt fondamental de la Norvège de faciliter la formation, les exercices et la présence des alliés dans le pays. Les Américains investissent désormais de manière significative dans certaines des positions avancées qu’ils ont en Norvège, et c’est une bonne chose. Le fait qu’ils se tournent vers l’Asie et qu’ils s’attendent à ce que l’Europe assume une plus grande responsabilité pour sa propre sécurité est, à mon avis, une bonne chose. Mais il est peu probable que les États-Unis se détournent de l’Europe », déclare le premier ministre avant de poursuivre :

« La situation de la Norvège dans le Grand Nord, à proximité de l’arsenal nucléaire russe et d’une Chine impliquée dans l’Arctique, revêt à mon avis une grande importance stratégique pour les États-Unis à l’avenir. Nous avons encore de grandes possibilités de maintenir l’intérêt et la relation avec les États-Unis.

En ce qui concerne les investissements américains dans ce pays, M. Støre se réfère probablement à l’annonce récente de la construction par les États-Unis d’une infrastructure sur la base aérienne de Rygge, dans le sud-est de la Norvège, pour un montant de 2 milliards de couronnes norvégiennes. La station est l’une des « zones convenues ». Jusqu’à présent, aucun projet d’investissement américain dans des infrastructures militaires dans le nord du pays n’a été annoncé.

Il faut se préparer

Par ailleurs, le directeur du FNI a fait part à High North News de son point de vue sur l’avenir des restrictions.

« Les restrictions auto-imposées sont soumises à des pressions. Nous avons déjà assisté à un renforcement de la présence physique américaine en Norvège et il est probable que les Américains souhaitent d’autres améliorations, même si c’est la Chine qui les intéresse le plus. Lorsque de nouvelles demandes nous parviennent, nous devrions avoir décidé de ce que nous voulons répondre. Nous devrions discuter de la mesure dans laquelle nous voulons maintenir les restrictions et de ce qu’il pourrait nous en coûter de les conserver ou de les abandonner.

Neumann estime que cette discussion devrait comporter deux éléments.

« Pour commencer, il faut examiner de plus près les expériences des soldats américains qui s’entraînent dans le nord de la Norvège et la situation dans les pays où les États-Unis ont des bases militaires. Par exemple, les soldats américains de la base d’Okinawa au Japon ont perdu la tête, il y a eu des viols et des affrontements avec la population locale. Si nous devions relâcher la politique des bases et si nous ne voulons pas qu’il en soit ainsi, nous devons prévoir de limiter autant que possible les effets néfastes ».

« Que devons-nous faire des restrictions qui dépendent aussi en partie de ce que feront la Finlande et la Suède, un point qui a été soulevé par d’autres participants au panel d’aujourd’hui. Il n’est pas possible que trois pays de l’OTAN situés dans la même zone géographique aient des politiques totalement différentes en la matière, c’est pourquoi nous devons parvenir à un accord et nous y tenir. »