Andrey Medvedev : Le déserteur de Wagner admet avoir participé à une bagarre - 3

Andrey Medvedev en uniforme avant de quitter Wagner.

Un ancien commandant du groupe mercenaire russe Wagner, qui demande l’asile en Norvège, a plaidé coupable d’avoir été impliqué dans une bagarre à la sortie d’un bar d’Oslo et d’avoir porté un pistolet à air comprimé en public.

Andrey Medvedev, qui a quitté la Russie pour la Norvège en janvier, serait le premier membre du groupe Wagner à passer à l’Ouest.

M. Medvedev a déclaré qu’il se sentait « très honteux » pour les crimes qu’il a admis.

Mais il a nié avoir agressé des policiers dans la capitale norvégienne.

Le groupe Wagner a été utilisé dans de nombreuses opérations russes dans la guerre en Ukraine. Les autorités britanniques estiment qu’il représente 10 % des forces de Moscou en Ukraine.

L’ancien mercenaire a plaidé coupable de s’être battu à l’extérieur du bar le 22 février et d’avoir empêché un policier de faire son travail. L’agression présumée de policiers au poste de police – qu’il nie – s’est produite la même nuit.

Il a plaidé coupable de port d’arme à air comprimé en public trois semaines plus tard.

Un officier de police a déclaré au tribunal que M. Medvedev était « visiblement ivre » et « en mode bagarre » le soir de la rixe.

L’avocat de l’accusé, Brynjulf Risnes, a déclaré que M. Medvedev « comprend qu’il a perdu les pédales ce soir-là, qu’il a consommé trop d’alcool et qu’il y a eu une bagarre avec des gens à l’extérieur du bar ».

« Il n’accepte pas le chef d’accusation de violence envers un policier. C’était un malentendu. Il n’a jamais touché le policier ».

M. Medvedev a déclaré au tribunal qu’il avait instinctivement réagi à la douleur provoquée par son immobilisation, mais qu’il « n’avait pas l’intention de blesser qui que ce soit ».

Il a également admis avoir acheté un pistolet à air comprimé pour « se défendre », par crainte d’être attaqué. Le port d’armes à air comprimé en public est illégal en Norvège.

Le procureur Vegard Gjertsen a requis une peine d’emprisonnement de 18 jours, y compris les cinq jours qu’il avait déjà passés en état d’arrestation, pour les violences contre la police, ainsi qu’une peine avec sursis pour les infractions qu’il a reconnues.

Le verdict est attendu le 2 mai.

Rien n’indique qu’il serait expulsé de Norvège s’il était reconnu coupable.

Les déclarations de M. Medvedev concernant son évasion spectaculaire de Wagner ont fait la une des journaux du monde entier en janvier.

Il a raconté qu’il s’était précipité sur les barbelés de la frontière norvégienne alors que les gardes russes et leurs chiens se rapprochaient de lui.

Fondé en 2014, le groupe Wagner est dirigé par l’homme d’affaires Evgeny Prigozhin. Il a joué un rôle de plus en plus important en Ukraine et est devenu célèbre pour ses méthodes souvent inhumaines.

M. Medvedev affirme avoir été témoin d’une multitude de crimes de guerre – y compris avoir vu des « déserteurs exécutés » par le service de sécurité interne du groupe Wagner – alors qu’il combattait dans la région orientale de l’Ukraine, le Donbas.

À l’époque, l’ex-commandant avait décidé de partir après avoir été informé que son contrat serait prolongé indéfiniment et avoir été témoin des « méthodes terroristes » du groupe.

M. Medvedev a indiqué qu’il était prêt à témoigner contre les hauts responsables du groupe de mercenaires.

Mais depuis son évasion en janvier, M. Medvedev est confronté à des problèmes juridiques.

En janvier, il a été brièvement arrêté pour avoir refusé de se plier aux restrictions imposées par la police, a déclaré son avocat à l’agence de presse AFP.

Il a également été arrêté en Suède en mars. Il a affirmé avoir traversé la frontière pour acheter des cigarettes moins chères, sans savoir qu’il ne pouvait pas quitter la Norvège tant que sa demande d’asile était en cours de traitement.