Le sommet de l’OTAN qui s’est tenu ce mois-ci en Lituanie a incontestablement été un grand succès diplomatique. La Finlande est désormais un membre à part entière de l’OTAN, et la Suède est à la porte de l’alliance, attendant l’approbation officielle de la Turquie.

Ces succès sont dus en grande partie au savoir-faire diplomatique du secrétaire général de l’OTAN – et ancien premier ministre norvégien – Jens Stoltenberg.

Alors que les médias du monde entier se sont concentrés sur les déclarations du président américain Joe Biden et du président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de ce sommet, c’est finalement à Stoltenberg que revient une grande partie – voire la plus grande partie – du mérite de la réussite de ce rassemblement.

Les négociations et les manœuvres patientes et prudentes de Stoltenberg ont permis au président turc Recep Tayyip Erdogan de donner son feu vert à l’adhésion prochaine de la Suède à l’OTAN, et de s’assurer que Zelensky et l’OTAN seraient sur la même longueur d’onde quant à la manière d’aller de l’avant dans l’aide à l’Ukraine. Le communiqué publié à l’issue du sommet contenait notamment la phrase clé suivante : « L’avenir de l’Ukraine est dans l’OTAN ».

D’un autre côté, Vladimir Poutine et la Russie sont en plein désarroi. Poutine a survécu de justesse à une tentative de coup d’État de la part d’un mercenaire qui travaillait pour lui, l’économie russe est en ruine et les pertes de l’armée russe ne semblent tout simplement pas soutenables. Le soutien durable de l’OTAN à l’Ukraine continue clairement à prouver sa résilience.

Stoltenberg a habilement dirigé l’OTAN tout au long de cette période sans précédent qu’est la guerre en Ukraine. Il ne fait aucun doute que M. Stoltenberg s’est appuyé sur les liens qu’il a tissés non seulement depuis qu’il a commencé à diriger l’OTAN en 2014, mais il jouit également d’une grande crédibilité sur la scène internationale grâce aux nombreuses années qu’il a passées en tant que premier ministre de la Norvège.

Au cours des dernières semaines, le président américain Joe Biden a été largement crédité de l’unité de l’OTAN à l’égard de l’Ukraine. Bien que cela soit juste, il faut reconnaître que ce succès n’aurait pas été possible sans Stoltenberg. À bien des égards, M. Stoltenberg a servi de médiateur efficace entre les États-Unis, les autres membres de l’OTAN et l’Ukraine pendant plus d’un an, en relevant les défis auxquels toutes ces entités sont confrontées dans le cadre de la guerre en Ukraine.

En outre, M. Stoltenberg a obtenu des membres de l’OTAN qu’ils augmentent leurs dépenses de défense en réponse à la guerre en Ukraine. L’Allemagne, qui a longtemps négligé ses engagements en matière de dépenses de défense en tant que membre de l’alliance, ainsi que la France, le Royaume-Uni et la Pologne, ont notamment augmenté leurs engagements en matière de défense de manière notable.

Toutes les personnes de bonne volonté dans le monde devraient être reconnaissantes à Stoltenberg pour son leadership. Il faut également reconnaître qu’il ne serait pas secrétaire général de l’OTAN aujourd’hui s’il n’avait pas été auparavant premier ministre norvégien. C’est pourquoi il faut également remercier le peuple norvégien de l’avoir élu au poste de premier ministre.

Avant ce dernier sommet, le mandat de Stoltenberg à la tête de l’OTAN a été prolongé d’un an, ce qui signifie qu’il restera en poste au moins jusqu’au 1er octobre 2024. Stoltenberg a humblement accepté cette prolongation et aurait déclaré peu après : « Le lien transatlantique entre l’Europe et l’Amérique du Nord garantit notre liberté et notre sécurité depuis près de 75 ans, et dans un monde plus dangereux, notre alliance est plus importante que jamais. »

Au-delà de la guerre en Ukraine, il est clair que M. Stoltenberg a encore beaucoup à apporter sur la scène internationale. Il n’a que 64 ans et s’est révélé être un fonctionnaire énergique et dévoué. Nous devrions tous espérer que Stoltenberg envisagera de rester dans le service public à la fin de son mandat à la tête de l’OTAN l’année prochaine.

Notamment, en 2026, le poste de secrétaire général des Nations unies deviendra vacant à l’issue du mandat de l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il est vrai qu’il y a souvent une rotation entre les différentes régions du monde pour assumer les fonctions de direction des Nations Unies. Étant donné que M. Guterres est portugais et, par conséquent, un compatriote européen, il est difficile d’imaginer que M. Stoltenberg obtiendra le soutien nécessaire pour diriger l’ONU lorsque le poste sera ouvert.

Toutefois, l’ONU serait bien inspirée d’embrasser l’anticonformisme en ces temps étranges et post-pandémiques que nous vivons, alors que tant de choses dans notre monde ont rapidement changé. Il ne fait aucun doute que Stoltenberg serait un formidable secrétaire général de l’ONU et, s’il le souhaite, sa candidature mérite d’être sérieusement examinée. Sinon, au minimum, l’homme a sans aucun doute mérité – et devrait recevoir – une nomination au prix Nobel de la paix, voire le prix Nobel de la paix lui-même.

Merci, M. Stoltenberg, et par extension, merci au peuple norvégien.

J.P. Carroll est chargé de mission pour la sécurité nationale et la gouvernance inclusive au Joseph Rainey Center for Public Policy à Washington, D.C. Suivez-le sur Twitter. @JPCarrollDC1.

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