Le conseil de Hareide à KrF est un ultimatum

Knut Arild Hareide ne peut ni ne restera à la tête des démocrates-chrétiens (KrF) si le parti choisit d’aller dans une direction différente de celle qu’il conseille, estime un commentateur.

– Il est évident que c’est un ultimatum. Si le Parti ne veut pas participer à son projet politique, il n’a d’autre choix que de se retirer, explique l’ancien rédacteur en chef du journal chrétien Vårt Land, Åshild Mathisen, à NTB.

Vendredi, Hareide a donné un conseil clair à l’Assemblée nationale du KrF d’évaluer la coopération du gouvernement avec les travaillistes et le Parti du centre au lieu de se joindre au gouvernement actuel. La distance avec le Parti du progrès est trop grande, dit Hareide, qui refuse dans le même temps de poser une « question du cabinet » sur le sujet.

Dirigeants adjoints importants

Mais s’il n’obtient pas de soutien au sein du Parti, il n’a d’autre choix que de démissionner, dit Mathisen, qui était auparavant conseiller de Hareide.

Ce que les dirigeants adjoints, Kjell Ingolf Ropstad et Olaug Bollestad, choisissent maintenant de faire sera d’une grande importance. Tous deux pensent que KrF devrait d’abord parler au gouvernement actuel d’un éventuel accord de coopération.

– S’ils s’en tiennent à ce point de vue, cela envoie un signal qu’ils visent à renverser Hareide. Mais s’ils voient à quel point ce sera dramatique et choisissent de ne pas faire basculer le bateau, cela peut aider à diriger le KrF vers la gauche, pense Mathisen.

Si le contraire se produisait et que Hareide était expulsé, Ropstad et l’ancien porte-parole des finances publiques, Hans Olav Syversen, seraient des successeurs potentiels à la direction du Parti, déclare-t-elle.

Avertissement au gouvernement

Le rédacteur en chef de Dagen, Vebjørn Selbekk, pense que Hareide sera évincé si le parti décide de virer à gauche.

– Il a mis en jeu l’avenir et l’existence de tout le parti en courtisant le Parti travailliste et la gauche politique. Je sais bien que la base des démocrates-chrétiens, y compris les bastions du Parti dans le sud et l’ouest de la Norvège, n’est pas prise gracieusement, dit-il à ABC Nyheter.

Même si les démocrates-chrétiens devaient suivre le conseil de Hareide de se tourner vers les socialistes, le gouvernement restera probablement au pouvoir, pour le moment, estime le chercheur électoral Bernt Aardal.

– Mais c’est un avertissement au gouvernement qu’il ne doit pas tenir le soutien de KrF pour acquis, dit Aardal à VG.

Solberg sera abattu

Le rédacteur politique de Bergens Tidende, Frøy Gudbrandsen, pense que le gouvernement Solberg sera renversé si Hareide amène KrF plus à gauche.

– Ce qui va être excitant maintenant, c’est de savoir si KrF reste derrière son leader ou non, dit Gulbrandsen à VG

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