L'UE et la Grande-Bretagne se préparent au chaos du «pas d'accord» - 3

L’UE et la Grande-Bretagne se préparent au chaos du «sans accord»

Avec seulement 100 jours avant le divorce, la préparation s’est beaucoup intensifiée pour un scénario de «no deal» entre l’UE et le Royaume-Uni.

– Il s’agit d’un exercice de limitation des dommages, commente le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis.

Il a présenté mercredi un paquet complet avec des mesures d’urgence pour minimiser les dégâts si «pas d’accord» devient une réalité.

– Mais cela ne peut en aucun cas remplacer les avantages d’un accord signé – et du moins pas les avantages du maintien de l’adhésion à l’UE.

Les mesures de crise ne s’appliquent que pendant une période limitée. Ils peuvent être annulés à tout moment.

Dans le même temps, la Commission européenne indique clairement que l’UE ne prendra des mesures que si c’est dans son propre intérêt de le faire.

Préoccupation croissante

La toile de fond est l’inquiétude croissante que la Grande-Bretagne quitte l’UE sans avoir conclu d’accord sur les conditions du divorce.

L’UE et le Royaume-Uni se sont mis d’accord sur un accord plus tôt cet automne, mais l’accord a fait face à une violente résistance à la Chambre des communes de Londres. Un vote sur la proposition est prévu à la mi-janvier.

Que se passera-t-il si l’accord est rejeté?

Selon Dombrovsky, la situation est si floue que l’UE doit se préparer.

– Le risque d’une sortie britannique non triée de l’UE est évident. Ce serait un désastre absolu, déclare le président de l’UE, Jean-Claude Juncker.

Limite le trafic aérien

Le plan de l’UE signifie, entre autres, que les compagnies aériennes britanniques seront toujours autorisées à opérer entre le Royaume-Uni et l’UE.

Cette licence est accordée pour une période de douze mois et garantira qu’il n’y aura pas d’arrêt complet du trafic aérien à travers la Manche. La condition de l’UE pour cela est que la Grande-Bretagne offre aux compagnies aériennes européennes les mêmes conditions.

Les compagnies aériennes britanniques ne sont pas autorisées à opérer dans les autres États membres de l’UE, ni à voler entre l’UE et le reste du monde.

D’autres mesures de l’accord global sont des solutions temporaires pour garantir que les services bancaires importants peuvent continuer comme avant et qu’il sera toujours possible d’expédier des marchandises entre l’UE et le Royaume-Uni.

La commission européenne précise également que les Britanniques seront bannis du marché des quotas climatiques de l’UE.

Réponse britannique

Les mesures de l’UE coïncident avec un ensemble complet de préparatifs du côté britannique.

Le gouvernement britannique a convenu mardi que les préparatifs du «no deal» devaient être pleinement invoqués. Mercredi, les détails du plan ont été dévoilés au moment même où l’UE proposait sa proposition.

Les préparatifs britanniques incluent tout, des animaux domestiques aux fleurs, et des lettres d’informations détaillées sont maintenant publiées sur les sites Web du gouvernement pour avertir les Britanniques de ce qui peut leur être réservé.

Selon la Première ministre Theresa May, ces préparatifs sont les seules alternatives responsables tant que l’accord avec l’UE n’est pas approuvé par la Chambre des communes.

Mais les préparatifs britanniques montrent clairement que la situation peut être chaotique. L’armée britannique a décidé de placer 3 500 soldats en état de préparation aux urgences avant la rupture.

Le Royaume-Uni doit quitter l’UE à minuit le 29 mars 2019 (HEC).

La pression de l’AEE inquiète Erna Solberg

Cela m’inquiète que l’accord sur l’EEE soit soumis à une forte pression politique, déclare la Première ministre norvégienne Erna Solberg (conservatrice).

Elle s’en prend à ceux qui appellent à des alternatives à l’accord.

– Le Brexit a révélé le coût de la création d’une incertitude sur la connexion au marché européen, dit Solberg en résumant les six derniers mois lors d’une conférence de presse aujourd’hui.

Elle déclare que l’une des actions les plus importantes que le gouvernement fait pour les intérêts norvégiens est de défendre l’EEE.

– Le 1er janvier, l’accord EEE fêtera son 25 anniversaire. C’est une source de prospérité pour une petite économie ouverte comme la Norvège, souligne le Premier ministre, ajoutant qu’il n’est pas prévu pour elle de se joindre au chœur, créant une incertitude sur l’accord.

Solberg pense que le Brexit a montré que les options pour l’EEE sont plus pauvres.

– Nous avons besoin de l’EEE. Il est difficile d’imaginer que nous nous détacherons de l’économie pétrolière sans un accès adéquat aux marchés de notre partenaire commercial le plus important. C’est peut-être plus clair maintenant qu’avant, poursuit Solberg.

© NTB scanpix / #La Norvège aujourd’hui