Le rapport du FFI « Scénarios d’influence indésirable dans le cadre des élections norvégiennes » a suscité de nombreux débats. Cependant, le débat a porté, dans une moindre mesure, sur la manière dont nous devrions protéger la démocratie contre l’influence informationnelle indésirable.

L’ingérence étrangère dans les élections et les débats démocratiques d’autres pays est une menace sérieuse. Une telle ingérence n’est pas nouvelle, mais les médias sociaux en particulier créent de nouvelles opportunités pour influencer l’information. Lorsqu’il est fait ouvertement, c’est une partie légitime de la démocratie.


Lea Bjorgul

Lea Bjorgul

Lorsque l’influence comprend l’utilisation de méthodes secrètes et illégitimes telles que la diffusion de désinformations via de faux comptes sur les réseaux sociaux, notre capacité à nous forger une opinion basée sur des informations vraies et la connaissance de l’expéditeur est affaiblie.


Eskil Grendahl Sivertsen

Eskil Grendahl Sivertsen

L’objectif du rapport FFI était de développer des scénarios sur la manière dont l’influence d’informations indésirables dans le contexte des élections norvégiennes peut avoir lieu, au nom et en dialogue avec le ministère des Collectivités locales et des Districts (KDD). Le « scénario EEE » en particulier a reçu beaucoup d’attention. Plus récemment, lors du débat sur NRK le 3 novembre, des questions ont été soulevées quant à savoir si le rapport peut être qualifié de recherche.


Stig Rune Sellevåg

Stig Rune Sellevåg (Photo : FFI)

Peu de choses ont été dites sur la manière dont les élections norvégiennes doivent être protégées.

Alors, comment FFI en est-il arrivé aux scénarios ?

Expliqué simplement, la recherche consiste à utiliser une méthode scientifique pour développer de nouvelles connaissances liées à un problème concret. Le rapport FFI a tenté de répondre à la manière dont les acteurs étrangers et/ou norvégiens peuvent utiliser les informations pour influencer une élection norvégienne afin d’atteindre leurs objectifs jusqu’aux prochaines élections générales de 2025.

La question est très exigeante pour trouver une réponse, car les possibilités d’un acteur ne sont limitées que par les possibilités technologiques et la compétence, les ressources et l’imagination de l’acteur. En d’autres termes : il est difficile de voir où sont les limites pour qui, comment et dans quel but l’influence des informations indésirables est utilisée comme stratégie.

La méthode scientifique que nous avons utilisée est l’analyse morphologique. Il s’agit d’une méthode permettant de structurer les aspects et solutions possibles d’un problème de manière cohérente et vérifiable. La méthode exige que les paramètres pertinents pour le problème soient identifiés et discutés. Pour ce faire, nous avons posé un certain nombre de questions, telles que :

Quels types d’acteurs pourraient avoir intérêt à influencer les informations relatives aux élections norvégiennes ?

Quels objectifs ces acteurs peuvent-ils éventuellement avoir ?

Quels effets sur le débat politique un acteur peut-il chercher à obtenir (oui, l’influence électorale indésirable consiste à influencer les questions politiques) ?

Il en est résulté neuf paramètres et vingt-deux valeurs de paramètres qui peuvent être combinés de 3456 manières différentes. Certaines combinaisons sont illogiques, tandis que d’autres sont hautement improbables. Nous pouvons les rejeter. Il nous restait 240 solutions possibles et cohérentes sur la façon dont une influence électorale indésirable peut se produire. Chacune de ces solutions représente un scénario, mais tant de scénarios n’ajoutent pas beaucoup d’utilité. Étant donné que les scénarios ont des caractéristiques communes, nous pouvons les regrouper en classes significatives.

Alors, à quoi les autorités norvégiennes doivent-elles se préparer ?

Dans le rapport FFI, nous décrivons trois classes de scénarios auxquels les autorités doivent se préparer. En deux classes, nous décrivons les conditions préalables qui doivent être réunies pour qu’un acteur soit en mesure de réaliser des changements politiques qui, à l’extrême, peuvent avoir des conséquences majeures et à long terme pour la Norvège.

Nous décrivons également ce que l’acteur peut faire pour affaiblir la confiance dans la société.

Dans chaque classe, nous avons donné des exemples de scénarios fictifs mais possibles sur la façon dont cela pourrait être fait capable de se produire à qui les conditions s’y prêtent. Le rapport ne dit rien sur la probabilité des scénarios jusqu’en 2025.

Le « scénario EEE » très discuté est donc un exemple fictif mais possible de la façon dont un acteur peut exploiter une influence informationnelle indésirable pour réaliser un changement politique ce qui est bénéfique pour le joueur et qui peuvent avoir des conséquences majeures et à long terme pour la Norvège (appelées « bouleversements politiques »).

Le scénario est ne fait pas une évaluation normative visant à déterminer si l’accord EEE est bon ou mauvais pour la Norvège.

Si un acteur étranger a pour objectif un bouleversement politique, l’acteur doit être en mesure de mettre une question à l’ordre du jour politique, et l’acteur doit être en mesure d’atteindre une majorité de la population. Il est plus facile d’affaiblir la confiance dans la société. Dans ce cas, il suffit d’exploiter des thèmes polarisants déjà existants, et il suffit d’atteindre une partie spécifique de la population.

La sécurisation des élections norvégiennes nécessitera un effort conjoint des autorités, des partis politiques et de la population. Nous devons commencer à parler de la manière dont les élections norvégiennes doivent être protégées contre l’influence informationnelle indésirable.

Il est plus facile d’affaiblir la confiance dans la société. Il suffit alors d’utiliser des thèmes polarisants déjà existants


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