Après dix ans de taux d’intérêt négatifs dans la zone euro, la flambée de l’inflation a contraint la Banque centrale européenne (BCE) à relever ses taux d’intérêt à un rythme historiquement élevé cette année.

Lorsque la première hausse des taux d’intérêt est intervenue cet été, le taux de dépôt a été relevé de moins 0,5 % à zéro %. Il s’agissait de la première hausse des taux d’intérêt de la BCE depuis 2011. Lors des deux réunions sur les taux d’intérêt qui ont suivi, les taux d’intérêt ont été relevés de 0,75 point de pourcentage.

Jeudi, la BCE a de nouveau relevé ses taux d’intérêt, cette fois de 0,5 point de pourcentage. La BCE a trois taux directeurs :

  • Le taux directeur de la banque centrale, également appelé taux de référence, est fixé à 2,5 %. Le taux d’intérêt directeur est le taux d’intérêt sur les opérations ordinaires de refinancement de la banque centrale, qui sont des prêts de trésorerie d’une durée d’une semaine aux banques.
  • Le taux de dépôt, que les banques reçoivent pour les dépôts à vue à la banque centrale, est fixé à 2,0 %. C’est le taux d’intérêt le plus important.

  • Le taux de prêt, que les banques paient pour les prêts au jour le jour de la banque centrale, est fixé à 2,75 %.

Augmente les anticipations d’inflation

L’Europe a été particulièrement touchée par la hausse des prix de l’énergie. Au mois de novembre, l’inflation totale était de 10 %, tandis que l’inflation sous-jacente s’est stabilisée à 5 %.

La BCE relève désormais ses prévisions d’inflation pour l’année prochaine à 6,3 %, contre 5,5 % en septembre.

L’inflation sous-jacente est estimée à une moyenne annuelle de 3,9 % cette année, 4,2 % l’année prochaine et 2,8 % en 2024.

Dans le même temps, la BCE avertit que les taux d’intérêt devront augmenter « de manière significative » par rapport au niveau actuel afin de ramener l’inflation à l’objectif de 1% à nouveau.

– C’était clairement plus belliciste que ce à quoi le marché s’était préparé, nous voyons une réaction significative sur le marché des taux d’intérêt. Nous nous concentrons particulièrement sur les prévisions d’inflation révisées à la hausse, et en particulier sur les estimations élevées de l’inflation sous-jacente tout au long de la période de prévision, déclare Marius Gonsholt Hov, économiste en chef chez Handelsbanken.


Marius Gonsholt Hov, économiste en chef chez Handelsbanken.

Marius Gonsholt Hov, économiste en chef chez Handelsbanken. (Photo : Thomas T. Kleiven)

Selon Gonsholt Hov, le marché prévoit une nouvelle augmentation de 0,5 point de pourcentage lors de la prochaine réunion sur les taux et le taux de dépôt atteindra un pic de 3 %.

La BCE écrit qu’il existe une probabilité que l’économie se contracte au cours du trimestre en cours et du suivant, en raison de la crise énergétique, de la forte incertitude et du resserrement des conditions financières. Les prévisions de la BCE montrent néanmoins que la récession devrait être relativement modérée et rapidement transitoire.

Pendant longtemps, la banque centrale a subventionné l’achat de titres portant intérêt par le biais de son programme dit d’achat d’actifs (APP), dont l’objectif est de faire baisser les taux d’intérêt du marché.

La BCE prévient désormais que les achats de soutien mensuels seront réduits de 15 milliards d’euros à partir de mars 2023, ce que la banque centrale réalise en ne réinvestissant pas les obligations arrivant à échéance. La BCE écrit qu’elle présentera un plan plus détaillé pour le programme APP lors de la réunion de février.

Dernier en ligne

Mercredi, la banque centrale américaine (Fed) a relevé ses taux d’intérêt de 0,5 point de pourcentage pour les porter à 4,25-4,5 %, tout en annonçant un pic de taux d’intérêt à 5,1 % l’an prochain. ‘

Plus tôt cette semaine, les chiffres de l’inflation pour novembre ont montré que la croissance des prix s’est modérée à 7,1 % aux États-Unis en novembre, par rapport au même mois l’année précédente. Il se situe toujours à des kilomètres au-dessus de l’objectif d’inflation de 2%, un objectif dont le chef de la Fed, Jerome Powell, souligne que la banque centrale ne s’écartera pas.

Plus tôt jeudi, la Banque d’Angleterre a relevé ses taux d’intérêt de 0,5 point de pourcentage à 3,5 %. La nation insulaire termine ainsi 2022 avec un taux d’intérêt directeur de 3,5 %, après une longue série de hausses de taux d’intérêt ces derniers mois. Il faut remonter à 2008 pour trouver la dernière fois que les taux directeurs britanniques ont été aussi élevés qu’ils le sont actuellement.

En novembre, l’inflation en Grande-Bretagne était de 10,7%, le troisième mois consécutif avec une croissance des prix à deux chiffres, après une croissance annuelle de 11,1% en octobre et de 10,1% en septembre.

Jeudi, la Norges Bank a également relevé le taux d’intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage à 2,75%, tout en annonçant que le taux d’intérêt sera très probablement relevé une fois de plus au premier trimestre de l’année prochaine.

– Le résumé de la semaine doit être que toutes les banques centrales tentent de maintenir à la hausse les anticipations de taux d’intérêt sur le marché, afin d’empêcher l’inflation de s’installer dans les salaires et de provoquer des effets dits de second tour, déclare Gonsholt Hov. (Conditions)Copyright Dagens Næringsliv AS et/ou nos fournisseurs. Nous aimerions que vous partagiez nos cas en utilisant des liens, qui mènent directement à nos pages. La copie ou d’autres formes d’utilisation de tout ou partie du contenu ne peuvent avoir lieu qu’avec une autorisation écrite ou dans la mesure permise par la loi. Pour plus de termes voir ici.