L’inspecteur de police d’Oslo, Martin Strand, déclare que la manifestation prévue dans la capitale norvégienne « ne peut avoir lieu pour des raisons de sécurité ».

La police norvégienne a interdit une manifestation prévue comprenant l’incinération d’un exemplaire du livre saint de l’Islam, le Coran, quelques heures après que le ministère turc des Affaires étrangères ait convoqué l’ambassadeur norvégien pour se plaindre.

Un groupe de manifestants prévoyait de brûler un exemplaire du Coran devant l’ambassade de Turquie à Oslo vendredi, selon la police.

« La police souligne que brûler le Coran est une déclaration politique légale en Norvège, mais cet événement ne peut pas avoir lieu en raison de problèmes de sécurité », a déclaré l’inspecteur Martin Strand de la police d’Oslo dans un communiqué jeudi.

Cette décision a été prise après que le ministère turc des affaires étrangères ait convoqué l’ambassadeur de Norvège, Erling Skjonsberg, au sujet de la manifestation prévue.

« En apprenant qu’il y aura une attaque contre notre livre saint, le Coran, en Norvège demain, l’ambassadeur norvégien en Turquie [Turkey] vient d’être convoqué à notre ministère », a déclaré une source diplomatique turque à l’agence Anadolu plus tôt dans la journée de jeudi.

« [Norway’s] l’approche consistant à ne pas empêcher l’acte provocateur prévu, qui est clairement un crime de haine … est inacceptable et nous nous attendons à ce que cet acte ne soit pas autorisé », a ajouté la source.

L’incident fait suite à une manifestation dans la capitale suédoise le mois dernier près de l’ambassade de Turquie, où le politicien d’extrême droite danois-suédois Rasmus Paludan a brûlé une copie du Coran.

La Turquie a dénoncé la Suède pour l’incendie du Coran, ainsi que pour une autre manifestation d’activistes kurdes soutenant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui mène un soulèvement contre l’État turc depuis 1984 et que la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis ont désigné comme un groupe « terroriste ».

À la suite des protestations, la Turquie a annulé une visite du ministre suédois de la Défense visant à surmonter les objections d’Ankara à son adhésion à l’OTAN.

La Suède et la Finlande avaient progressé vers un accord avec la Turquie sur l’admission des pays nordiques à l’alliance militaire, mais des désaccords ont jeté le doute sur le processus.

Stockholm a déclaré jeudi qu’elle allait renforcer les lois couvrant l’appartenance à des organisations « terroristes », quelques mois après un accord avec la Turquie sur la lutte contre le « terrorisme », qui visait à surmonter ses objections à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que la position d’Ankara sur la Finlande était « positive », mais qu’elle ne l’était « pas » sur la Suède.

Le ministre suédois des Affaires étrangères, Tobias Billstrom, a répondu en affirmant que son pays ne ferait aucun compromis sur la liberté d’expression, qui ne fait pas partie du pacte stipulé.

Les pays nordiques ont soumis des demandes d’adhésion à l’OTAN le 18 mai, renversant ainsi leur politique de non-alignement qui dure depuis des décennies.

La Norvège est un membre fondateur de l’alliance de l’OTAN, qui compte 30 membres et a été créée en 1949. Pour qu’un pays puisse rejoindre l’alliance de l’OTAN, l’approbation unanime de tous les membres est requise.

Par ailleurs, jeudi, la Turquie a convoqué les ambassadeurs et les principaux envoyés de neuf pays pour condamner la fermeture de plusieurs consulats européens à Istanbul en raison de problèmes de sécurité.

Les États-Unis et plusieurs puissances européennes ont conseillé à leurs citoyens de ne pas assister à des événements de masse et d’éviter les lieux touristiques du centre d’Istanbul en raison d’une menace terroriste accrue.

Au moins sept pays européens ont fermé leurs consulats d’Istanbul au grand public par mesure de précaution. Le consulat américain, qui n’est pas situé dans le centre ville, reste ouvert.