L’industrie de la croisière a fait quelques efforts en matière d’écologie, mais les changements sont lents. Les navires de croisière de nouvelle génération sont conçus pour fonctionner au GNL (gaz naturel liquéfié), mais ce n’est qu’une solution temporaire. À long terme, la croisière doit devenir entièrement exempte d’émissions, ce qui implique une architecture navale innovante, des solutions de propulsion propres et des infrastructures dédiées (telles que des bornes de recharge dans les ports).

Hurtigruten vous dit peut-être quelque chose si vous êtes un fan de Tom Cruise – il y a quelques années, un navire Hurtigruten a été utilisé pour reloger temporairement l’équipage du MI7 en Norvège. Mais il ne s’agit pas d’un croisiériste ordinaire. On pourrait dire qu’il s’agit d’un pionnier vert de l’industrie maritime. Il affirme être le premier dans le secteur des croisières d’expédition à avoir supprimé tout plastique non essentiel et a également cessé d’utiliser du fioul lourd depuis plus d’une décennie.

Hurtigruten a également converti une partie de sa flotte au fonctionnement hybride, depuis l’année dernière. Les anciens navires ont été équipés de gros blocs de batteries, de nouveaux moteurs et des systèmes SCR obligatoires pour réduire les émissions de NOx.

Mais voici l’étape suivante : l’organisateur de croisières veut créer non seulement un navire à zéro émission, mais aussi un navire qui surpasse tous les autres en termes de croisière écologique. Cela signifie qu’il sera innovant à tous points de vue, à commencer par sa conception (pour une efficacité énergétique optimale). Et il n’utilisera que des sources d’énergie durables.

Hurtigruten reçoit l’aide de 12 partenaires industriels et de l’institut de recherche SINTEF. Le projet, baptisé Sea Zero, a pour objectif de construire le navire de croisière ultime. La phase de recherche initiale devrait se dérouler au cours des deux prochaines années. Si tout se passe bien, le nouveau navire vert devrait être prêt à entrer en service en 2030.

Ce projet d’envergure comprendra des éléments tels que la conception de navires axés sur l’efficacité, des pratiques de construction durables, la technologie des batteries de nouvelle génération et des solutions pour l’infrastructure portuaire.

Selon Vard Design, l’un des partenaires de Sea Zero, les opérations hôtelières à bord sont l’un des aspects les plus importants de ce projet. En effet, elles sont responsables de près de la moitié de la consommation totale d’énergie d’un navire. Les navires électriques à batterie auront besoin d’une solution alternative efficace, propre et abordable.

Cette initiative norvégienne bénéficie également d’un financement public (7 millions d’euros/7,5 millions de dollars) et devrait se chiffrer en centaines de millions d’ici la fin de la décennie. À partir de 2030, seuls des navires propres navigueront le long des côtes norvégiennes.