Le parlement norvégien doit examiner des propositions visant à mettre fin à l'électrification d'une grande usine - 3

OSLO, 13 avril (Reuters) – Le parlement norvégien débattra jeudi de propositions visant à retarder, voire à arrêter, un projet d’électrification de la plus grande usine de gaz naturel liquéfié (GNL) d’Europe occidentale, dernier exemple en date de la controverse sur la réduction des émissions de CO2 dans le pays nordique.

La société pétrolière Equinor (EQNR.OL) et ses partenaires souhaitent obtenir l’autorisation de remplacer l’utilisation du gaz dans l’usine par de l’électricité provenant du réseau national et de réduire ainsi ses émissions. Le site est l’un des plus grands émetteurs de dioxyde de carbone de Norvège.

Mais les résidents locaux rejettent ce projet, qui s’inscrit dans le cadre d’un programme d’électrification des grands sites industriels mis en place par Oslo pour se conformer à l’Accord de Paris sur le climat de 2015.

Ils craignent que cette initiative n’entraîne une pénurie d’électricité, car la centrale consommerait la majeure partie de l’énergie disponible, ce qui empêcherait l’implantation de nouvelles industries, et donc la création d’emplois.

Les éleveurs autochtones samis s’inquiètent également du fait que les pylônes nécessaires au transport de l’électricité seront construits sur des pâturages de rennes. Ils affirment que la vue et le bruit des pylônes effraient leurs animaux et perturbent les traditions ancestrales.

Alors que les Norvégiens se rendront aux urnes pour les élections locales dans le courant de l’année, le projet est devenu l’une des principales préoccupations des électeurs et l’opposition cherche à tirer parti de la mauvaise cote de popularité du gouvernement minoritaire de centre-gauche.

Trois partis d’opposition ont déposé des motions visant à retarder et à arrêter l’électrification du site, ou à minimiser la consommation d’énergie en continuant à utiliser du gaz sur le site, mais en capturant les émissions de CO2 et en les stockant sous terre (CSC).

La commission parlementaire de l’énergie a recommandé le rejet de toutes les propositions. Cependant, le gouvernement n’a pas de majorité et dépend des votes du parti d’opposition de la Gauche socialiste.

Tôt jeudi, une quatrième proposition demandant au gouvernement d’évaluer la viabilité de l’utilisation du CSC sur le site au lieu de l’énergie terrestre, a semblé avoir une majorité au Parlement.

Les partenaires d’Equinor pour la centrale sont TotalEnergies (TTEF.PA), Wintershall Dea, Neptune Energy et l’entreprise publique norvégienne Petoro.

Reportage de Nora Buli, édition de Gwladys Fouche et Emelia Sithole-Matarise

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