L’article du journal Schibsted du 2 septembre sur le talentueux architecte de Bergen, Leif Grung, mentionnait qu’après la guerre, il avait été « accusé d’avoir collaboré avec les Allemands ». Les soupçons de trahison le conduisirent à se suicider en 1945″.
Grung s’est-il suicidé ou a-t-il été « poussé » ? Le livre de Nicholas Møllerhaug « Stupet – La guerre de Leif Grung » montrait que Grung, lors d’une mission alliée secrète et dangereuse, avait infiltré le bureau nazi qui dimensionnait le béton des hangars sous-marins de Laksevåg. Il a livré des données aux Alliés qui ont bombardé les hangars.
Le règlement de guerre de l’Association nationale des architectes norvégiens (NAL), le 20 octobre 1945, a « puni » 117 architectes de renom, collaborateurs des nazis, qui s’étaient enrichis grâce à la guerre. Les punitions étaient légères. Les noms n’ont pas été rendus publics. Au lieu de cela, le projecteur a été dirigé par erreur vers le héros de guerre Grung.
Arne Korsmo d’Oslo s’est vu refuser le droit de siéger à l’association NAL pendant un an. Sverre Brandsberg Dahl, fondateur du plus grand bureau d’architecture de Stavanger (BDA), a conçu 11 cellules de la Gestapo dans la porte 51 de Wessels, où les nazis torturaient. Il a lui-même déclaré qu’il se sentait obligé de dessiner. On lui a refusé le droit d’être membre de la NAL pendant deux ans.
Harald N. Røstvik, professeur émérite, Université de Stavanger