Des militants participent à un rassemblement « Look Down action » pour arrêter l’exploitation minière en eaux profondes devant le Parlement européen à Bruxelles le 6 mars 2023. (Photo by Kenzo TRIBOUILLARD / AFP) (Photo by KENZO TRIBOUILLARD/AFP via Getty Images)
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Le vote devrait se dérouler sans encombre, les projets du gouvernement ayant reçu le soutien de tous les partis à la fin de l’année dernière.
Les défenseurs de ce projet affirment que l’extraction de métaux et de minéraux des fonds marins est nécessaire pour faciliter la transition mondiale vers l’abandon des combustibles fossiles, et que cette pratique est moins dommageable pour l’environnement que l’exploitation minière terrestre.
Ses détracteurs affirment que l’exploitation minière en eaux profondes est « extrêmement destructrice », tandis que les scientifiques avertissent qu’il est difficile de prédire l’ensemble des impacts environnementaux.
Des minéraux essentiels tels que le cobalt, le nickel, le cuivre et le manganèse peuvent être trouvés dans des nodules de la taille d’une pomme de terre au fond de la mer. Ces minéraux sont utilisés pour les batteries des véhicules électriques, les éoliennes et les panneaux solaires.
La Fondation pour la justice environnementale, une ONG internationale, affirme que les avantages éventuels de l’exploitation minière en eaux profondes « ne compensent pas les risques environnementaux et économiques ».
La proposition de la Norvège ouvre la voie aux entreprises qui souhaitent exploiter des minéraux essentiels dans ses eaux nationales, près de l’archipel du Svalbard. Cette zone, qui fait partie du plateau étendu des fonds marins de la Norvège, est estimée plus grande que le Royaume-Uni, avec une superficie d’environ 280 000 kilomètres carrés.
Le gouvernement norvégien n’a pas l’intention de commencer immédiatement à forer pour trouver des minéraux essentiels, si le plan est approuvé. Les entreprises devront soumettre des propositions de licences qui seront votées au cas par cas par le parlement.
L’approbation de l’exploitation minière en eaux profondes mettrait la Norvège en porte-à-faux avec le Royaume-Uni et la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, qui ont demandé une interdiction temporaire pour des raisons environnementales.
ROTTERDAM, HOLLANDE DU SUD, PAYS-BAS – 2022/02/08 : Les créatures des grands fonds à bord du Luciana et le navire minier Hidden Gem à l’arrière-plan, lors de la manifestation.
Manifestation des rébellions océaniques Les grands fonds marins disent non Pourquoi les grands fonds marins ? Les fonds marins sont largement inexplorés, de nombreuses zones abritent une vie marine unique (on estime à 10 millions le nombre de formes de vie, dont la plupart n’ont pas été découvertes) et de nombreuses zones sont importantes pour la survie de toutes les formes de vie océanique. L’exploitation minière en eaux profondes dans des zones telles que la zone de fractures de Clarion Clipperton (CCFZ) (océan Pacifique) détruira les fonds marins et la vie qui en dépend, détruisant les coraux et les éponges qui ont mis des milliers d’années à se développer. (Photo de Charles M. Vella/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)
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L’Agence norvégienne de l’environnement a déjà critiqué l’évaluation de l’impact du plan par le gouvernement, tandis que 120 législateurs de l’UE ont écrit une lettre ouverte en novembre pour demander au parlement norvégien de rejeter le projet.
La lettre des législateurs européens mettait également en garde contre les risques que la proposition faisait peser sur la biodiversité marine, l’accélération du changement climatique et les activités traditionnelles, telles que la pêche.
Dans une autre lettre ouverte appelant à une pause dans l’exploitation minière en eaux profondes, plus de 800 experts en sciences marines et en politique à travers le monde ont mis en garde contre le fait que l’on sait très peu de choses sur les habitats et la biodiversité en eaux profondes.
Ils affirment que des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux comprendre ce qui est en jeu.
« L’importance de l’océan pour notre planète et nos populations, ainsi que le risque de perte permanente et à grande échelle de la biodiversité, des écosystèmes et des fonctions des écosystèmes, nécessitent une pause dans tous les efforts visant à commencer l’exploitation minière des grands fonds marins », peut-on lire dans la lettre.