May doit trouver une solution pour négocier un traité avec la Norvège

La Première ministre britannique, Theresa May, veut donner aux Norvégiens les mêmes droits qu’aux citoyens de l’UE après le Brexit. La question est seulement de savoir si la Grande-Bretagne est autorisée à conclure un tel traité avec la Norvège.

L’Union européenne et le Royaume-Uni organisent cette semaine le deuxième tour des négociations formelles sur la rupture britannique avec l’Union européenne.

Avant les pourparlers, la Première ministre britannique Theresa May a apporté des éclaircissements importants, notamment des questions concernant la Norvège. Elle a confirmé que la Grande-Bretagne quitte l’EEE. Elle a également précisé que les Norvégiens en Grande-Bretagne devraient avoir les mêmes droits après le Brexit que les citoyens de l’UE.

Le problème est que les Britanniques ne sont techniquement pas autorisés à négocier avec la Norvège tant qu’ils sont encore dans l’UE.

Interdiction dans les traités

Les traités de l’UE empêchent un traité séparé entre le Royaume-Uni et la Norvège.

L’UE a clairement indiqué que les Britanniques ne sont autorisés à signer aucun accord commercial avec d’autres pays avant d’avoir quitté l’UE. En ce qui concerne la Norvège, il est clair que cette interdiction s’applique également à un éventuel traité sur les droits des Norvégiens au Royaume-Uni et des Britanniques en Norvège.

Les conversations informelles sont cependant autorisées. Et c’est une possibilité que la Norvège utilisera, confirme le ministre des Affaires européennes, Frank Bakke-Jensen (Conservateurs).

– J’ai pris l’initiative d’organiser prochainement une rencontre avec les Britanniques à ce sujet. Notre ambassade à Londres a eu des réunions avec les ministères concernés, dit-il.

Doit trouver un moyen de contourner

Au cours des négociations à Bruxelles cette semaine, un comité de négociation distinct s’est penché sur la question de savoir quels droits devraient s’appliquer aux citoyens de l’UE résidant au Royaume-Uni et vice versa.

May dit qu’elle s’attend à ce que l’offre proposée par les Britanniques à l’UE soit étendue « sur une base de réciprocité » aux ressortissants des quatre pays de l’AELE que sont la Norvège, l’Islande, le Liechtenstein et la Suisse.

Cependant, les pays de l’AELE ne sont pas parties aux négociations à Bruxelles, et les négociateurs de l’UE n’ont pas le mandat de négocier en leur nom.

Le Royaume-Uni doit donc trouver un contournement qui permette d’étendre l’offre aux pays de l’AELE sans enfreindre les règles de l’UE.

Plusieurs possibilités

Les experts voient plus de chemins vers l’objectif. Une possibilité est que le Royaume-Uni reste membre du marché unique pendant une période transitoire après que le pays a quitté l’UE. Un tel régime transitoire peut au mieux garantir les droits des Norvégiens et des Britanniques pendant que le Royaume-Uni négocie avec la Norvège et le reste de l’AELE sur un traité séparé.

Une autre possibilité est que l’UE puisse autoriser la procuration du Royaume-Uni à négocier avec l’AELE, souligne Christophe Hillion, chercheur à la NUPI.

Hillion pense que l’on peut également soutenir que la procédure formelle de signature de l’accord EEE devrait permettre au Royaume-Uni de négocier des accords qui s’appliquent également aux trois pays de l’EEE, à savoir l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège.

Peut utiliser l’accord EEE

Dans le même temps, un accord UE-Royaume-Uni sur les droits des citoyens peut être intégré à l’accord EEE, estime le chercheur de la NUPI.

Mais une telle solution ne garantira que les droits britanniques en Norvège, et non l’inverse, puisque la Grande-Bretagne ne fera plus partie de l’EEE.

– Afin de garantir que le Royaume-Uni est également lié par un régime élargi pour s’appliquer dans l’ensemble de l’EEE, un traité supplémentaire est nécessaire lorsque la Grande-Bretagne s’y engage formellement, déclare Hillion à NTB.

© NTB Norway.mw / La Norvège aujourd’hui