Løgnaslaget acquitté après avoir utilisé l’expression «coiffeur nazi»

Merete Hodne a perdu le procès d’indemnisation qu’elle avait soulevé contre le Løgnaslaget (en gros: «The Funny Society» en argot de Stavanger), et doit payer l’avocat et les frais de justice des comédiens.

Vendredi, le verdict dans le dossier d’indemnisation que Merete Hodne a déposé contre les membres de «Løgnaslaget»; Per Inge Torkelsen, Dag Schreiner, Rune Andersen et Bjørn Aslaksen, ainsi que leur producteur et rédacteur, Pål Mangor Kvammen a été proclamé. Le verdict déclare qu’elle a perdu l’affaire et doit leur payer environ 260 000 NOK dans un délai de deux semaines.

– C’était une bonne façon de commencer le week-end, déclare Per Inge Torkelsen à Aftenbladet.

Il ajoute qu’il n’est pas particulièrement surpris de l’issue de l’affaire.

– J’étais sûr à 99,9% que nous ne serions pas condamnés. C’est une question importante pour nous et pour d’autres revues, et il est satisfaisant d’obtenir la confirmation qu’il est permis de dire ce que nous avons fait, dit Torkelsen.

Espère que l’affaire se termine ici

C’est la mention de Merete Hodne comme étant une «coiffeuse nazie» dans la revue «l’Évangile de Løgnas», ce qui explique pourquoi Hodne a poursuivi le groupe pour diffamation. Elle a exigé une indemnisation limitée à 200 000 NOK de la part de chaque défendeur.

Torkelsen continue de dire qu’il n’est pas surpris que Hodne fasse appel du verdict.

– J’espère qu’il n’y aura plus de rondes au tribunal. Nous avons passé beaucoup de temps là-dessus, à la fois en lisant 1 000 pages de documents sur les affaires et en passant trois jours au tribunal, au milieu de la saison des tables de Noël bien remplie. Certains d’entre nous ont dû dire non aux emplois de table de Noël à cause de cela. Nous n’avons d’ailleurs constaté aucune augmentation des ventes de billets pour la revue à la suite de cette affaire.

– Réclamerez-vous une compensation pour la perte de revenus de Hodne?

– Je ne pense pas que nous prendrons la peine de le faire. Ce sera assez cher pour elle. Nous n’en avons pas encore discuté, mais je doute que nous le fassions, dit Torkelsen.

Je ne sais pas si Hodne fait appel

L’avocat de Merete Hodne, Per Danielsen, dit que Hodne n’a pas encore décidé si elle fera appel. Il estime que le verdict est basé sur une interprétation incorrecte de l’expression «coiffeur nazi».

– Le verdict est basé sur le fait que Hodne n’est accusé de rien, et alors le résultat est un givven. Je n’ai jamais connu une interprétation aussi étroite du mot «nazi», dit Danielsen à Aftenbladet.

Lors du procès, qui s’est déroulé devant le tribunal du district de Stavanger en décembre 2017, Danielsen a déclaré que l’expression «coiffeur nazi» doit être interprétée objectivement et que cela peut être associé au fait d’avoir des opinions nazies ou d’être un nazi. Sur cette base, il a conclu qu’il y avait diffamation parce que son client estime que la déclaration exprime une allégation factuelle. La contrepartie a affirmé que l’interprétation doit être considérée dans son contexte, une esquisse satirique, et que le mot «coiffeur nazi» est fictif et sans contenu exact.

Liberté d’expression

Le tribunal a examiné trois questions principales: comment la déclaration doit être interprétée, si la déclaration est diffamatoire et si elle est illégale.

En ce qui concerne la première question, le tribunal est arrivé à la conclusion que l’expression «coiffeur nazi» ne peut pas être considérée en elle-même mais doit être considérée en relation avec les paroles en général. Le tribunal considère ce texte uniquement comme une moquerie de l’affaire très discutée du hijab, où Hodne a refusé à une femme vêtue de hijab l’accès à son salon de coiffure, pour lequel elle a été condamnée. Il est également souligné que la phrase a été utilisée dans une esquisse satirique dans une revue, et que la satire est caractérisée par l’ironie, des exagérations grossières et des caricatures, et que le spectateur général n’interprétera pas les phrases exprimées dans ce contexte à leur valeur nominale. Sur cette base, le tribunal considère l’expression comme une prétendue déclaration de valeur et non comme une affirmation factuelle, comme l’a déclaré l’avocat de Hodne.

Sur la question de savoir si la déclaration est diffamatoire, le tribunal écrit qu’être «coiffeur nazi» est si choquant qu’il est également nécessaire d’apprécier la question du litige.

Ici, il est fait référence à l’article 3-6a, section 2, de la loi sur les dommages et intérêts, qui stipule qu’une diffusion diffamatoire ne sera pas illégitime si elle est jugée «justifiée par l’examen des motifs justifiant la liberté d’expression». En d’autres termes, il s’agit d’une question où la liberté d’expression doit être mise en balance avec la prétention de l’individu de ne pas faire l’objet d’attaques contre sa réputation.

Le tribunal estime que Hodne s’est placée dans une telle position qui implique qu’elle doit accepter une certaine attention. De plus, le verdict indique que le degré de diffamation semble limité. L’expression fait référence au comportement de Hodne dans «l’affaire du hijab», et elle n’a pas été nommée dans l’esquisse. Le tribunal déclare en outre que les accusés auraient pu transmettre leur message en utilisant une phrase moins diffamatoire, mais que la caractéristique de Hodne n’a pas attiré une attention et un intérêt particuliers dans les médias avant que Hodne elle-même ne réagisse. Le tribunal perçoit également Hodne que la raison principale pour laquelle son sentiment a été violé est qu’elle a perçu l’expression comme une affirmation qu’elle était nazie – et non que la question du hijab a été soulevée dans la revue. Dans ce contexte, le tribunal conclut que la phrase des défendeurs n’est pas illégale et que la présentation était justifiée par la liberté d’expression.

© Stavanger Aftenblad / La Norvège aujourd’hui