Les partisans soudanais de la démocratie célèbrent un accord final de partage du pouvoir avec le conseil militaire au pouvoir, samedi 17 août 2019, dans la capitale, Khartoum. L’accord ouvre la voie à une transition vers un gouvernement dirigé par des civils après le renversement du président Omar al-Bashir en avril. (Photo AP)

La Norvège a signé en tant que témoin de l’accord historique de partage du pouvoir du Soudan. La ministre des Affaires étrangères, Ine Eriksen Søreide (H), félicite le peuple.

« La Norvège félicite le peuple soudanais pour la signature de l’accord de paix au Soudan. La prochaine étape importante est la mise en place d’un gouvernement civil de transition », a déclaré Søreide dans un communiqué samedi soir.

Des représentants de la junte militaire qui dirigent le Soudan depuis que l’armée a renversé le président Omar el-Béchir ont signé l’accord avec le mouvement de protestation lors d’une cérémonie solennelle à Khartoum samedi.

« Il est important que les parties maintiennent désormais un cap constant dans la mise en œuvre de l’accord de paix. L’Union africaine (UA) et l’Éthiopie ont joué un rôle clé dans la facilitation de l’accord », a déclaré Søreide.

L’accord décrit comment le pays sera gouverné pendant une période de transition de 39 mois jusqu’à une élection.


Signature de l’accord de paix

Des représentants des pays dits de la Troïka, la Norvège, le Royaume-Uni et les États-Unis ont signé en tant que témoins de l’accord de paix. Les trois pays ont joué un rôle central dans la négociation de l’accord de paix avec le Soudan, qui a ouvert la voie à la sécession du Soudan du Sud en 2011.

Elle ajoute que l’UA, les pays voisins et la communauté mondiale doivent poursuivre leur implication et leur soutien à l’aide au développement.

« La Norvège veut contribuer à la poussée internationale et nous attendons avec impatience le dialogue avec le nouveau gouvernement soudanais », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.

Faits sur le développement au Soudan

  • 19 décembre: des manifestations ont éclaté contre la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. Ils se propagent rapidement et se transforment en manifestations hebdomadaires, exigeant finalement que le président Omar al-Bashir démissionne, après avoir dirigé le Soudan d’une main de fer pendant 30 ans.
  • 11 avril: Après des jours de manifestations de masse devant le quartier général de l’armée, l’armée annonce que Bashir a été destitué et qu’un conseil militaire de transition gouvernera pendant deux ans. Des milliers de manifestants défient le couvre-feu et restent devant le siège. Le mouvement de protestation exige que le pouvoir soit laissé à un gouvernement civil. Les négociations entre la junte militaire et les meneurs de la contestation commencent, mais se terminent brutalement le 20 mai.
  • 27-29 mai: une grande grève est organisée dans les secteurs public et privé pour faire pression sur les généraux. Dans le même temps, le chef de la junte Abdel Fattah al-Burhan se rend en Arabie saoudite, en Égypte et aux Émirats, sceptiques quant au soulèvement.
  • 3 juin: des hommes armés en uniforme entrent dans le camp de protestation devant le quartier général de l’armée pour frapper la manifestation. Au moins 127 personnes sont tuées, selon des médecins affiliés au mouvement de contestation. La milice paramilitaire RSF est blâmée pour les violences. La junte notifie l’enquête, mais annule tous les accords antérieurs avec le mouvement de protestation.
  • 9 juin: une campagne nationale de désobéissance civile est lancée. Il paralyse le pays pendant deux jours. Les courtiers d’Éthiopie et de l’Union africaine présentent des propositions pour une nouvelle transition après que les deux parties ont signalé qu’elles enregistreraient les pourparlers. Les manifestations se poursuivent et d’autres sont tués.
  • 5 juillet: Après deux jours de négociations, les parties s’entendent en principe sur un accord de partage du pouvoir avant une transition vers un régime civil.
  • 17 août: L’armée et les leaders de la contestation signent un accord final de partage du pouvoir. L’accord prévoit une période de transition de 39 mois avant la tenue des élections.

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