Fonds de richesse norvégien : nous ne soutiendrons pas les conseils d'administration qui échouent sur le climat - 3
  • Le fonds est l’un des plus grands investisseurs au monde
  • Se concentre depuis longtemps sur le risque lié au changement climatique
  • Cette initiative constitue un pas en avant par rapport à la politique précédente

OSLO, 9 février (Reuters) – Le fonds de richesse norvégien de 1 350 milliards de dollars va intensifier son engagement auprès des entreprises concernant leur gestion du risque climatique en votant contre les membres du conseil d’administration qui, selon lui, n’en font pas assez sur la question, a-t-il déclaré jeudi.

Investissant les revenus de l’État provenant de la production de pétrole et de gaz et géré par une unité de la banque centrale de Norvège, le fonds est l’un des plus grands investisseurs au monde, plaçant de l’argent dans 9 200 entreprises dans 70 pays, entre autres actifs.

« Nous voterons désormais contre les membres du conseil d’administration si une entreprise a connu des défaillances importantes dans la surveillance, la gestion ou la divulgation du risque climatique », a déclaré le fonds dans son rapport annuel sur les investissements responsables.

Le fonds s’engage depuis longtemps sur le changement climatique avec les entreprises dans lesquelles il investit. L’année dernière, il a voté contre la réélection de 61 administrateurs dans 18 entreprises en raison de manquements dans la gestion adéquate du risque climatique.

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Ce nombre augmentera cette année, a déclaré Carine Smith Ihenacho, responsable de la gouvernance et de la conformité du fonds.

« Nous nous attendons à ce qu’il y ait plus d’entreprises contre lesquelles nous voterons cette année », a-t-elle déclaré à Reuters, ajoutant qu’il se concentrerait à nouveau sur les plus grands émetteurs tels que ceux des industries lourdes, du ciment, de l’acier, de l’électricité et des secteurs pétroliers et gaziers.

En septembre, le fonds a présenté aux entreprises des plans visant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2050, conformément à l’Accord de Paris et suite à un mandat du gouvernement norvégien.

En 2022, le fonds a discuté du changement climatique lors de 810 réunions qu’il a tenues avec des entreprises qui représentent 33 % de la valeur de son portefeuille d’actions.

L’une d’entre elles était la grande entreprise pétrolière Shell (SHEL.L), avec laquelle le fonds a discuté du plan de transition énergétique de l’entreprise et du changement climatique, a-t-il indiqué.

Signe de son intérêt pour le climat, le fonds n’imprime plus le rapport, le rendant disponible uniquement en ligne.

Reportage de Victoria Klesty et Gwladys Fouche, édition de Terje Solsvik et Kylie MacLellan.

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Gwladys Fouche

Thomson Reuters

Supervise la couverture de l’actualité en Norvège pour Reuters et aime voler au Svalbard dans l’Arctique, sur les plateformes pétrolières de la mer du Nord, et deviner qui va remporter le prix Nobel de la paix. Née en France et travaillant pour Reuters depuis 2010, elle a travaillé pour The Guardian, l’Agence France-Presse et Al Jazeera English, entre autres, et parle quatre langues.