Le véritable modèle de leadership consiste à imiter ceux qui le font déjà.

Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, au Canada, est en train d’examiner ses actifs pétroliers et gaziers offshore actuels, en se concentrant plus particulièrement sur ses participations dans les projets Hebron, Hibernia Southern Extension et White Rose Extension. L’objectif est de déterminer leur potentiel et de structurer le portefeuille d’actifs de la province en vue d’une gestion fiscale saine, de services de haute qualité et d’avantages pour le secteur public.

Étant donné que le secteur énergétique norvégien et le potentiel énergétique de Terre-Neuve sont équivalents sur le plan offshore, il est impossible d’envisager les atouts et les opportunités sans examiner attentivement le modèle de réussite norvégien. Après tout, la véritable mesure du leadership est la capacité à imiter ceux qui le font déjà.

La clé de la réussite norvégienne réside dans la nationalisation des ressources par la création d’une entreprise publique, de cadres réglementaires solides et d’une réflexion à long terme. La Direction norvégienne du pétrole a garanti les meilleures pratiques, la rentabilité et le développement efficace des ressources tout en réduisant l’impact sur l’environnement. L’investissement dans un fonds souverain a assuré une stabilité financière à long terme et des revenus pour les générations futures. Pour reproduire le modèle norvégien, une planification et une mise en œuvre minutieuses sont nécessaires.

La justification la plus courante pour expliquer que Terre-Neuve ne réussit pas aussi bien que la Norvège est que Terre-Neuve-et-Labrador est une province, alors que la Norvège est un pays. Sous cette affirmation se cache le véritable problème. Le Canada et ses provinces ne sont pas alignés au niveau nécessaire pour devenir l’un des plus grands pays du monde. Commençons par là…

COMMENT TERRE-NEUVE PEUT-ELLE REPRODUIRE LE SUCCES DE LA NORVEGE ?

Comment Terre-Neuve peut-elle reproduire le succès de la Norvège ? C’est la question du « milliard de dollars ». Cet article fournit un cadre opérationnel pour le développement énergétique de la Norvège et révèle comment la bonne stratégie, la participation aux projets et l’infrastructure ont permis de réaliser des bénéfices et de créer le fonds d’investissement le plus fructueux au monde, permettant à la Norvège d’être l’un des pays les plus riches de la planète par habitant.

Nationalisation des ressources

La Norvège a nationalisé ses ressources pétrolières et gazières et a créé une entreprise publique, Statoil (anciennement Statoil et StatoilHydro), pour les gérer. Equinor, dont le siège se trouve à Stavanger, en Norvège, veille à ce que les mandats pétroliers de la Norvège soient exécutés avec précision. Equinor opère donc aujourd’hui dans 36 pays et investit également dans les énergies renouvelables.

La première étape pour que Terre-Neuve atteigne son plein potentiel est de s’assurer qu’elle est alignée sur le Canada et qu’elle dispose des organisations et des fonds nécessaires pour être les principaux actionnaires de ses propres projets énergétiques, garantissant ainsi que Terre-Neuve-et-Labrador ainsi que le Canada sont les principaux bénéficiaires à chaque étape du développement des industries de l’énergie. Sans cela, les avantages ne pourront pas être transférés. Une fois de plus, pensez à la différence entre le fait d’être employé dans une entreprise et le fait d’être propriétaire de cette entreprise. Le propriétaire de l’entreprise dicte l’avenir et les résultats de l’opération. Travailler dans l’entreprise n’a qu’une influence, des avantages et des résultats marginaux.

Terre-Neuve-et-Labrador a toujours privilégié la réussite à long terme au profit d’emplois à court terme. Voici le premier obstacle à surmonter. Il s’agit d’un problème d’état d’esprit et de leadership, et non d’un problème industriel.

Champs pétroliers et gaziers de la mer du Nord

Champs pétroliers et gaziers de la mer du Nord

Un cadre réglementaire solide

Le gouvernement norvégien a mis en place un cadre réglementaire solide pour s’assurer que les compagnies pétrolières et gazières opérant dans le pays respectent des normes élevées en matière de sécurité, de protection de l’environnement et de droits du travail. Cela a permis d’instaurer un climat de confiance avec le public et de garantir que les ressources étaient exploitées de manière responsable. La Direction norvégienne du pétrole a été créée pour garantir les meilleures pratiques et la rentabilité.

Bien que le cadre réglementaire de Terre-Neuve-et-Labrador soit régi par le CNLOPB, la province n’adhère souvent pas à l’ensemble du cadre de l’Accord atlantique, simplement parce que les projets pétroliers au large de Terre-Neuve ne sont pas détenus par le gouvernement au niveau de l’actionnaire majoritaire. Par conséquent, quelle que soit la qualité du gouvernement et de l’Accord atlantique, il n’existe pas de moyen authentique de garantir que la majorité des travaux soient effectués dans la province.

L’exploration et la production au large de Terre-Neuve génèrent des milliards de dollars de contrats et de travaux d’infrastructure. Ces travaux importants offrent des opportunités et construisent des infrastructures, mais ils passent souvent entre les mailles du filet avec des justifications telles que « Terre-Neuve n’a pas les installations nécessaires pour mener à bien de tels projets ». Cette justification est une raison facile pour laisser le travail se faire à l’extérieur de la province, mais c’est le résultat direct du fait que nous ne sommes pas les principaux acteurs des projets énergétiques de la province.

Si vous étiez propriétaire d’une entreprise et que vous pouviez faire exécuter le travail localement, le feriez-vous ?

Si vous étiez propriétaire d’une entreprise, investiriez-vous dans l’infrastructure de votre entreprise, afin de pouvoir utiliser cette solution encore et encore au fur et à mesure que vous développez votre entreprise ?

En tant qu’employé, dans quelle mesure êtes-vous investi dans la rentabilité de l’entreprise, sa durabilité et ses avantages à long terme ?

Vous avez une vue d’ensemble ?

En tant qu’actionnaires principaux, la capacité d’influencer les décisions relatives aux travaux et le lieu où ils se déroulent est atténuée et les résultats ne sont donc pas dilués. Le fait de ne pas être l’actionnaire principal des projets pétroliers au large de Terre-Neuve laisse à la province un champ d’influence et des résultats limités.

En fin de compte, les justifications pour les travaux effectués en dehors de la province sont une recette pour jouer petit et ne pas maximiser les profits et le potentiel. Il s’agit d’une réflexion à court terme plutôt que d’une réussite et d’un investissement à long terme.

Réflexion à long terme

La Norvège a adopté une approche à long terme pour développer ses ressources énergétiques et a créé le Government Pension Fund Global (GPFG) afin d’investir les bénéfices tirés des ressources pour les générations futures. Ainsi, le pays n’a pas dilapidé ses richesses à court terme et s’est doté d’une stratégie financière durable.

Bureaux d’Equinor et vue d’ensemble

LA DIRECTION NORVÉGIENNE DU PÉTROLE

La Direction norvégienne du pétrole (NPD) est chargée de gérer les ressources pétrolières de la Norvège au nom de l’État, en veillant à ce que l’exploration, le développement et la production des ressources pétrolières et gazières soient menés de manière efficace et dans le respect de l’environnement.

Voici quelques-unes des mesures clés prises par le NPD pour assurer la rentabilité de l’industrie pétrolière et gazière norvégienne :

1965 : La NPD est créée en tant qu’agence gouvernementale chargée de gérer les ressources pétrolières de la Norvège.

1972 : Le NPD se voit confier l’autorité réglementaire sur l’industrie pétrolière et gazière offshore de la Norvège.

1970s : Le NPD commence à promouvoir l’exploration des réserves pétrolières et gazières offshore de la Norvège en fournissant des données géologiques et géophysiques aux compagnies pétrolières et en offrant des incitations financières à l’exploration.

1980s : Le NPD continue à promouvoir l’exploration et le développement des ressources pétrolières et gazières offshore de la Norvège, ce qui conduit à la découverte de plusieurs grands gisements en mer du Nord.

1990s : Le NPD se concentre sur l’optimisation de la récupération des gisements de pétrole et de gaz existants, en mettant en œuvre des politiques visant à encourager les opérateurs à investir dans de nouvelles technologies et techniques afin d’augmenter les taux de récupération.

2000s : La DPN met en œuvre des réglementations visant à réduire l’impact environnemental de la production pétrolière et gazière en mer, notamment des réglementations relatives aux déchets de forage et aux émissions.

Dans l’ensemble, l’approche du NPD pour assurer la rentabilité de l’industrie pétrolière et gazière norvégienne a consisté à être l’actionnaire principal de la majorité des projets pétroliers et gaziers, à promouvoir une exploration et un développement efficaces des ressources, à maximiser les taux de récupération des gisements existants et à mettre en œuvre des politiques visant à réduire l’impact de la production sur l’environnement.

La NPD a également travaillé en étroite collaboration avec les parties prenantes de l’industrie afin d’établir un cadre pour la prise de décision collaborative sur les questions liées à la gestion et à l’exploitation des ressources. L’ensemble de ces efforts a contribué à faire de l’industrie pétrolière et gazière norvégienne l’une des plus rentables au monde.

La Direction norvégienne du pétrole à Stavanger, Norvège

COMPRENDRE LE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT DE LA NORVÈGE

Reproduire le modèle norvégien de développement des ressources énergétiques est un processus complexe qui nécessite une planification et une mise en œuvre minutieuses. Bien que chaque pays soit unique, plusieurs étapes clés peuvent être franchies pour reproduire le succès de la Norvège dans ce domaine :

Établir une politique énergétique claire :
Une politique énergétique claire est essentielle pour guider les décisions d’investissement et garantir une approche cohérente de la gestion des ressources. Cette politique doit définir des objectifs à long terme en matière de sécurité énergétique, de durabilité et de développement économique.

Réalisez une évaluation complète des ressources :
Une évaluation complète des ressources énergétiques du pays est essentielle pour identifier les zones à fort potentiel pour le développement du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables. Cette évaluation doit prendre en compte les facteurs géologiques, géophysiques et environnementaux.

Développer un cadre réglementaire :
Un cadre réglementaire qui promeut un développement responsable et durable des ressources est essentiel pour protéger l’environnement et garantir la sécurité publique. Ce cadre doit inclure des réglementations pour l’exploration, la production et le démantèlement des infrastructures énergétiques.

Créer un fonds souverain :
Un fonds souverain peut aider à gérer les revenus énergétiques du pays et à assurer une stabilité financière à long terme. Ce fonds doit être géré de manière transparente et indépendante afin d’éviter la corruption.

Établir des partenariats solides entre l’industrie et le gouvernement :
Les partenariats de collaboration entre l’industrie et le gouvernement peuvent contribuer à garantir que les décisions d’investissement sont prises de manière à promouvoir la durabilité à long terme et à équilibrer les intérêts de toutes les parties prenantes.

Promouvoir la protection de l’environnement :
La protection de l’environnement doit être une priorité absolue dans le développement de l’énergie, et des réglementations doivent être mises en place pour minimiser l’impact des marées noires, réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir la biodiversité.

Investir dans les énergies renouvelables :
Investir dans des sources d’énergie renouvelables telles que l’énergie éolienne, l’énergie solaire et l’énergie hydraulique peut contribuer à diversifier le bouquet énergétique et à réduire la dépendance à l’égard des combustibles fossiles.

Promouvoir l’innovation et le développement technologique :
Encourager l’innovation et le développement de nouvelles technologies peut contribuer à accroître l’efficacité de l’extraction des ressources et à maximiser la valeur des ressources énergétiques.

Développer une main-d’œuvre qualifiée :
Le développement d’une main-d’œuvre qualifiée est essentiel pour garantir que le pays dispose du capital humain nécessaire pour gérer et développer ses ressources énergétiques.

Encourager la recherche et le développement :
Encourager la recherche et le développement dans des domaines tels que le captage et le stockage du carbone et les techniques de forage avancées peut contribuer à accroître l’efficacité et la durabilité du développement énergétique.

Favoriser la coopération internationale :
L’établissement de relations solides avec d’autres pays peut contribuer à promouvoir le partage des connaissances et la collaboration dans le domaine du développement énergétique.

Assurer la transparence et la responsabilité :
La transparence et la responsabilité dans le développement de l’énergie sont essentielles pour maintenir la confiance du public et éviter la corruption. Pour ce faire, des rapports réguliers et des audits indépendants sont nécessaires.

Prenez en compte les impacts sociaux et économiques du développement énergétique :
Le développement énergétique peut avoir des impacts sociaux et économiques significatifs, qui doivent être soigneusement pris en compte dans les décisions d’investissement. Cela inclut les impacts sur les communautés locales, les peuples indigènes et l’économie au sens large.

Développer les infrastructures :
Le développement des infrastructures nécessaires, telles que les pipelines, les ports et les installations de stockage, est essentiel pour soutenir le développement énergétique et assurer le transport efficace des ressources.

Encourager les investissements dans le secteur de l’énergie :
Encourager les investissements dans le secteur de l’énergie peut contribuer à promouvoir la croissance et le développement, mais cela doit être fait d’une manière qui soit cohérente avec la politique énergétique et le cadre réglementaire du pays.

Promouvoir l’efficacité énergétique et les économies d’énergie :
La promotion de l’efficacité énergétique et des économies d’énergie peut contribuer à réduire la consommation d’énergie et à atténuer la nécessité de développer de nouvelles énergies.

Assurer l’engagement des parties prenantes :
Il est essentiel de s’engager avec les parties prenantes, notamment les communautés locales, les peuples autochtones et les groupes environnementaux, pour s’assurer que leurs intérêts sont pris en compte dans les décisions relatives au développement de l’énergie.

Élaborer une stratégie de communication :
L’élaboration d’une stratégie de communication visant à informer le public sur les activités de développement énergétique et à le faire participer au processus décisionnel peut contribuer à renforcer le soutien et à maintenir la confiance du public.

Suivez et évaluez les progrès :
Le suivi et l’évaluation réguliers des activités de développement énergétique sont essentiels pour s’assurer qu’elles sont conformes à la politique énergétique et au cadre réglementaire du pays et qu’elles permettent d’obtenir les résultats sociaux, économiques et environnementaux souhaités.

Améliorer et adapter en permanence :
Le développement énergétique est un processus continu, et il est important d’évaluer et d’améliorer en permanence l’approche au fil du temps. Il peut s’agir de s’adapter à l’évolution des conditions du marché, aux progrès technologiques ou aux facteurs environnementaux.

Dans l’ensemble, la reproduction du modèle norvégien de développement des ressources énergétiques nécessite une approche globale et collaborative qui équilibre les facteurs économiques, sociaux et environnementaux. Il est important d’établir une politique énergétique claire, de développer un cadre réglementaire solide, d’investir dans les énergies renouvelables, de promouvoir l’innovation et le développement technologique, et de s’engager avec les parties prenantes tout au long du processus.

Si Terre-Neuve-et-Labrador a adopté bon nombre de ces stratégies pour réussir, la pièce manquante reste l’équité et la propriété. Chacune de ces initiatives de développement change, en fonction du fait que l’on est l’actionnaire principal de la ressource.

En étant les premiers actionnaires du projet et en suivant ce modèle de développement, des pays comme le Canada peuvent s’inspirer du succès de la Norvège et créer un secteur énergétique durable et rentable pour assurer leur propre avenir.

PRODUCTION DE PÉTROLE ET DE GAZ DE LA NORVÈGE

Le système de classification des ressources de la NPD définit les ressources pétrolières et gazières comme des réserves dès lors que l’opérateur
a soumis un plan de développement et d’exploitation (PDO) ou a décidé de mettre en œuvre une mesure pour
d’optimiser la récupération qui ne nécessite pas de PDO. Les découvertes sont classées en tant que champs une fois qu’un plan de développement et d’exploitation (PDO) a été approuvé.
approuvé est disponible. 93 champs étaient en production à la fin de l’année 2022. En revanche, la zone offshore de Terre-Neuve a

Croissance des réserves de pétrole de 2014 à 2022 par rapport aux prévisions et à l’objectif de la DPN depuis 2014. Les
est répartie entre les réserves des gisements et les nouvelles découvertes mises en service.

LE FONDS NORVÉGIEN D’UN BILLION DE DOLLARS

Le fonds norvégien de mille milliards de dollars, officiellement connu sous le nom de Government Pension Fund Global (GPFG), a été constitué principalement à partir des recettes pétrolières et gazières du pays. Le fonds a été créé en 1990 pour gérer les richesses pétrolières de la Norvège et assurer la stabilité financière à long terme du pays.

Le fonds est géré par Norges Bank Investment Management (NBIM), une branche de la banque centrale norvégienne. La NBIM investit les actifs du fonds dans un portefeuille diversifié d’actions, d’obligations et de biens immobiliers dans des pays du monde entier. Le fonds suit des lignes directrices éthiques strictes qui interdisent les investissements dans des entreprises qui s’engagent dans des activités telles que la production d’armes nucléaires, de tabac, ou qui causent de graves dommages à l’environnement.

Le fonds a connu une croissance régulière au fil des ans, et sa taille témoigne de l’engagement de la Norvège à épargner et à investir ses richesses pétrolières pour les générations futures. Le fonds a également bénéficié de l’environnement politique et économique stable de la Norvège, ainsi que de sa réputation d’investisseur responsable.

Il convient de noter que la Norvège a été très disciplinée dans la gestion de ses revenus pétroliers et gaziers. Une part importante des revenus est mise de côté dans le fonds, plutôt que d’être dépensée immédiatement.

Cela a permis à la Norvège d’éviter la « malédiction des ressources » qui a frappé d’autres pays qui se sont fortement appuyés sur les exportations de ressources naturelles et n’ont pas réussi à tirer des bénéfices à long terme des projets pétroliers et gaziers.

L’année dernière, la Norvège est devenue le plus grand fournisseur de gaz naturel d’Europe et couvre désormais 30 % de la demande en gaz du continent. Ces revenus alimentent le fonds souverain du pays, d’une valeur de 1 300 milliards de dollars, et permettent au gouvernement d’augmenter ses dépenses en matière d’énergies renouvelables et de soutenir l’instabilité économique en période de ralentissement. Il est clair que la Norvège a toutes les cartes en main.

En investissant les actifs du fonds dans un portefeuille diversifié d’actifs, la Norvège a été en mesure de générer des rendements substantiels au fil des ans, ce qui a permis au fonds d’atteindre sa taille actuelle. La Norvège possède le plus grand fonds souverain au monde. Ce fonds s’élevait à 1,275 milliard d’USD en 2020. C’est beaucoup d’argent pour un pays de 5,3 millions d’habitants. Le fonds détient 1,4 % de toutes les sociétés cotées en bourse dans le monde. En décembre 2021, le fonds valait environ 250 000 dollars par citoyen norvégien.

Telle est la formule de l’extraordinaire succès de la Norvège.

LE CANADA VA-T-IL UNIR SES PROVINCES ÉNERGÉTIQUES ?

Le Canada investira-t-il dans ses provinces et aura-t-il la propriété principale de ses ressources, assurant ainsi le succès à long terme de ses citoyens ? C’est la question ultime, non seulement pour le pétrole et le gaz, mais aussi pour les nouveaux projets d’énergie renouvelable tels que l’hydrogène.

Notre gouvernement canadien doit être assez fort pour parier sur lui-même et sur ses ressources. Il doit suivre un plan clair et précis de réussite réalisable comme la Norvège afin d’assurer la prospérité et la durabilité à long terme. Cela est particulièrement important à mesure que nos ressources renouvelables sont mises en service.

C’est une chose d’avoir une ressource durable comme l’hydrogène et le vent, pour s’assurer que nous atteignons les objectifs en matière de changement climatique, mais sans durabilité financière également, nous réalisons rapidement qu’il s’agit d’une course sans fin de frustrations en raison d’un manque de résultats à long terme.

L’État norvégien

La Norvège a stratégiquement établi le principe selon lequel l’État devait s’efforcer d’obtenir des parts majoritaires dans ses projets pétroliers et gaziers. Avec la majorité des parts du projet, Equinor est souvent devenu l’opérateur principal des projets pétroliers et gaziers. Cela a influencé les décisions visant à garantir que les contrats et les emplois restent locaux et que le projet profite aux citoyens norvégiens.

Cet engagement a fondamentalement changé le cours de l’histoire de la Norvège. C’est la bonne décision qui a changé toutes les décisions prises par la suite. C’est la preuve que lorsque nous faisons un pas en avant, les choses s’alignent et se mettent en place. Une action prospère et courageuse engendre des opportunités et des résultats bien plus importants. La clé, c’est de faire un pas en avant. Faites un pas en avant à chaque fois et saisissez les opportunités que vous offre une action courageuse et juste. L’année dernière, la Norvège a gagné 50 milliards de dollars grâce à sa propriété directe de licences pétrolières et gazières, soit plus de cinq fois le montant gagné au cours d’une année normale, alors que le pays est devenu le plus grand fournisseur de gaz naturel de l’Europe après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Un autre exemple montre que la Norvège bénéficie de retombées positives, car les découvertes supplémentaires autour du champ norvégien de Troll, où Equinor a fait sa deuxième découverte de l’année, fourniront des volumes estimés à 24 millions et 84 millions de barils d’équivalent pétrole. La Norvège devient le premier bénéficiaire de ces découvertes supplémentaires, plutôt que les compagnies pétrolières. La Norvège étant aux commandes de ses ressources énergétiques, la destination a toujours été rentable et durable à long terme.

En l’absence d’une participation majoritaire dans les projets, le Canada reste myope et incapable de tirer parti de l’ensemble des avantages liés aux ressources énergétiques essentielles. Nous ne pouvons plus nous permettre de croire que nous ne sommes pas les créateurs de notre destin. Le Canada doit plutôt être proactif et penser à long terme, comme le montrent les dirigeants norvégiens. La Norvège prouve à maintes reprises que la fortune sourit aux courageux.

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