OSLO, 5 mai (Reuters) – Le plan norvégien de nationalisation des gazoducs appartenant à la société Gassled comprend également un objectif supplémentaire de reprise d’autres actifs, notamment à l’usine de traitement de Nyhamna, selon une lettre du ministère norvégien de l’énergie adressée aux propriétaires.

À la surprise générale, le gouvernement norvégien a annoncé la semaine dernière un plan de nationalisation qui entrera en vigueur lorsque de nombreuses concessions de gazoducs de Gassled expireront en 2028, mais il n’a pas précisé quels autres actifs il chercherait à acquérir.

La Norvège est devenue le plus grand fournisseur de l’Europe à la suite d’une chute brutale des livraisons de gaz russe dans le contexte de la guerre en Ukraine. Le vaste réseau de gazoducs du pays s’étend sur quelque 9 000 km et constitue donc un actif clé d’intérêt national.

Le ministère de l’énergie a déclaré dans une lettre aux détenteurs de licences, dont Reuters a pris connaissance vendredi, que son plan incluait « d’autres parties centrales de l’infrastructure gazière norvégienne qui sont actuellement détenues par Nyhamna et Polarled, ainsi que par Vestprosess DA ».

Une grande partie du réseau de gazoducs norvégien appartient à Gassled, un partenariat créé en 2003 par les compagnies pétrolières qui produisaient du gaz au large de la Norvège à l’époque. Sa construction a coûté des milliards de dollars.

Dans sa lettre adressée à tous les détenteurs de licences, y compris Shell (SHEL.L), ConocoPhillips (COP.N), Equinor (EQNR.OL) et d’autres, le gouvernement a déclaré que son objectif était d’avoir « une propriété publique complète de l’infrastructure gazière norvégienne ».

L’usine de Nyhamna, qui traite le gaz provenant du gisement d’Ormen Lange ainsi que le gaz livré par le gazoduc Polarled, a été citée comme l’un des actifs qu’il souhaitait reprendre.

Le gazoduc Polarled lui-même, achevé en 2015, figurait également sur la liste de rachat du gouvernement, tout comme Vestprosess, un gazoduc et un système de traitement du gaz provenant des terminaux de Kollsnes et de Sture.

« Lorsque le rachat nécessite éventuellement une rémunération, la position de l’État est que celle-ci doit être basée sur la valeur actuelle des tarifs futurs attendus, moins les coûts de propriété », indique la lettre.

Le ministère va maintenant consulter les détenteurs de licences sur ses projets, ajoute la lettre.

Shell, ConocoPhillips et Equinor n’étaient pas immédiatement disponibles pour des commentaires lorsqu’ils ont été contactés par Reuters.

Reportage de Nora Buli, édition de Terje Solsvik