Le «logement rapide» améliorera l’attente des enfants d’asile

Les chrétiens-démocrates (KrF) espèrent qu’un nouveau modèle d’installation des enfants célibataires d’asile pourra les conduire à un foyer sûr beaucoup plus rapidement. Le modèle «Fast Housing» est à tester dans la nouvelle année.

Le chef adjoint des démocrates-chrétiens, Kjell Ingolf Ropstad, qualifie le projet de test de révolutionnaire.

– Il est grand temps que la Norvège mette en place une solution durable pour les enfants dans les centres d’accueil en attente de traitement de leur demande d’asile, dit-il à NTB.

les chrétiens-démocrates ont obtenu une victoire dans le budget 2019 en réservant 15 millions de NOK à un projet pilote pour un règlement plus rapide. Ropstad pense que le modèle «Fast Housing» apporte aux enfants le soutien et les soins dont ils ont cruellement besoin pendant le traitement de la demande.

Le ministère de l’Enfance et de l’Égalité des genres s’occupe du logement des demandeurs d’asile et clarifiera, au début de l’année prochaine, l’objet de la subvention, a informé NTB.

Lillehammer prêt

Lillehammer est prête à être une commune pilote lorsque le ministère aura pris sa décision.

– La commune de Lillehammer a des capacités, des professionnels et est prête à se lancer dans ce projet. Nous voyons que ce sera une étape importante et correcte dans le développement de l’installation des demandeurs d’asile mineurs non accompagnés en Norvège, a déclaré Hans Kristian Enge à Lillehammer à NTB.

Lillehammer s’occupe de l’installation des enfants célibataires d’asile depuis 2009 et compte aujourd’hui quatre résidences réservées à ce groupe. La commune assure le suivi de plus de 30 jeunes en logement, en famille d’accueil et en colocation.

– La situation de ces dernières années a montré que de nombreux jeunes – qui se déplacent beaucoup – connaissent une grande incertitude dans leur situation de logement dans les centres d’accueil et de soins en Norvège. Ceci, combiné à une situation de résidence non résolue, conduit à un grand risque de re-traumatisation, estime-t-il.

Enge espère qu’un règlement plus rapide peut apporter aux demandeurs d’asile la stabilité dans leur vie quotidienne ainsi que la tranquillité et l’assistance nécessaires pour gérer leur situation.

Des Pays-Bas

Le modèle dont s’inspire la Norvège vient des Pays-Bas. Là, une fondation est responsable de tout, de l’accueil et de la tutelle au recrutement et au suivi des foyers d’accueil. Les enfants bénéficient d’un logement rapide, qu’ils aient obtenu la résidence permanente ou temporaire.

– Nous savons que le temps d’attente pour ces enfants est une grande tension mentale. La solution «Fast Housing» peut garantir que les enfants restent dans une famille et font partie d’une communauté locale pendant que leur demande d’asile est en cours de traitement, explique Sissel Aarak, responsable du programme dans les villages d’enfants SOS.

Les demandeurs d’asile mineurs célibataires qui résidaient en Norvège en 2017 avaient, en moyenne, vécu 19 mois dans l’unité d’accueil à partir du moment où le dossier avait été établi jusqu’à ce qu’ils deviennent résidents dans une municipalité. Par rapport à 2013, cela représente une augmentation de 13 mois.

– Les enfants restent trop longtemps dans les centres d’accueil et manquent de gardiens réguliers autour d’eux. Ce modèle résout les deux problèmes, poursuit Aarak.

Beaucoup de critiques

Le gouvernement norvégien a reçu de nombreuses critiques pour le traitement des enfants célibataires d’asile.

En octobre, le Bureau du vérificateur général a écrit dans un rapport que les contrôles de qualité et la supervision des centres de soins pour enfants de moins de 15 ans ne sont pas effectués conformément aux exigences de la loi et de la réglementation.

Le gouvernement a également été critiqué pour ne pas avoir réintroduit les conditions de caractère raisonnable liées à la fuite intérieure et pour avoir continué à utiliser les titres de séjour temporaires.

Ces dernières années, il y a eu une augmentation du nombre de mineurs non accompagnés arrivant en Norvège, recevant une résidence temporaire et devant quitter le pays lorsqu’ils atteignent l’âge de 18 ans.

Cet été, la Norvège a également été critiquée par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, qui s’inquiète des conditions de vie des enfants dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile, du retour dans des zones dangereuses et des enfants qui en disparaissent tout simplement sans laisser de trace.

© NTB scanpix / #La Norvège aujourd’hui